Frères musulmans : de formation interdite à parti politique aux commandes
Les Frères musulmans, de formation illégale à parti politique à
part entière, sont interdits en 1954 mais tolérés sous le régime de Moubarak.
Très présents auprès des populations, actifs dans les mosquées, les Frères
musulmans mènent des actions d'aide aux plus démunis, dans les universités et
au sein des syndicats.
La confrérie s'appuie sur un réseau de centaines de milliers de
militants, rompus à l'action de terrain et dont l'organisation opaque reflète les
années de clandestinité.
Après la chute de M. Moubarak le 11 février 2011, la confrérie
islamiste a formé un parti politique légal pour pouvoir participer ouvertement
aux élections. Ce nouveau parti, baptisé le "Parti de la liberté et de la
justice" (PLJ), s'est défendu d'avoir une orientation
"théocratique" et a assuré qu'il serait "indépendant" de la
confrérie.
Entre religion et politique
Fusion du religieux et du politique, les Frères musulmans sont le
plus ancien mouvement de l'islamisme sunnite. Dans les années 1940, elle a perpétré
des actes sanglants, dont l'assassinat du Premier ministre Mahmoud Fahmi
al-Noqrachi en 1948. Les relations de la confrérie avec l'armée oscillent entre
rivalité et connivence. Accusée de tentative d'assassinat contre le président
Nasser, les membres de la confrérie sont arrêtés par milliers entre 1954 et
Changement de président, en 1971
Anouar al-Sadate fait libérer les Frères musulmans et proclame une amnistie
générale. Mais les accords décidés avec Israël passent mal, en 1981 Sadate sera
assassiné par d'ex-membres de la confrérie passés à l'extrémisme.
Régime islamique
La révolte populaire a pris les Frères musulmans par surprise en
janvier 2011 et seuls les jeunes membres de la confrérie y prennent part au
début. Mais les Frères musulmans ont l'avantage d'être très actifs et puissants
sur le terrain et savent conserver un flou nécessaire sur leurs relations avec
le pouvoir militaire et les mouvements laïques, s'appuyant sur eux selon leurs
besoins.
Difficile donc de préjuger des intentions du mouvement, certains
redoutent, avec l'élection du Mohamed Morsi, de voir l'instauration d'un régime
islamique en Egypte.
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