Gambie: le président Yahya Jammeh, «dictateur du développement», en veut à l'ONU
L’homme est connu pour ses sorties à l’emporte-pièce. Dans un entretien à l'hebdomadaire Jeune Afrique, il voue aux enfers le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et l'ONG Amnesty International, qui réclament l'ouverture d'une enquête suite à la mort d'un opposant en détention. «Ban Ki-moon et Amnesty International peuvent aller en enfer! Qui sont-ils pour exiger cela?» ne décolère pas le président gambien Yahya Jammeh, interrogé sur l'opposant Solo Sandeng. Ce dernier est mort en détention en avril, selon le Parti démocratique uni (UDP, opposition).
Plusieurs opposants sont détenus depuis mi-avril après un rassemblement pour réclamer des réformes politiques. La mort de Solo Sandeng ne semble pas affecter le président gambien. «Où est le problème ? Des gens qui meurent en détention ou pendant un interrogatoire, c'est très commun. Là, une seule personne est morte et ils veulent une enquête ? Personne ne me dira que faire dans mon pays».
Yahya Jammeh à J.A. : « Je ne suis qu’un dictateur du développement »
— Jeune Afrique (@jeune_afrique) May 29, 2016
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Droits de l’Homme ? Quel droits ? Le patron d'Amnesty International a accusé à Dakar le régime du président Yahya Jammeh de «meurtre» et qualifié de «honte» la passivité de ses voisins d'Afrique de l'Ouest devant la dégradation de la situation des droits de l'homme en Gambie. «En Gambie, ça va de mal en pis. Les journalistes et la société civile sont attaqués. Les résultats de l'élection présidentielle (prévue en décembre) sont connus d'avance. La terreur ne cesse de s'accentuer», se désole Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty International.
Se disant fier d'être qualifié de dictateur par les Occidentaux, «habitués à ce que les chefs d'Etat africains ne soient que des béni oui-oui», Yahya Jammeh se voit comme «un dictateur du développement ».
La Gambie reste classée comme un des pays les plus pauvres de la planète. «J'ai un problème avec les institutions de Bretton Woods. Ma croissance, ma prospérité, c'est moi qui les définis», tranche le président gambien. Et, en direction de son opposition qui demande la limitation des mandats, ce message : «je serai président aussi longtemps que Dieu et mon peuple le voudront».
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