Guerre des trafiquants de drogue: 12 morts à Rio
La guerre entre gangs et policiers a connu un épisode spectaculaire et meurtrier samedi dans le nord de Rio de JaneiroLa guerre entre gangs et policiers a connu un épisode spectaculaire et meurtrier samedi dans le nord de Rio de Janeiro
Douze personnes ont été tuées, dont deux policiers, un hélicoptère de la police a été abattu, alors que des autobus ont été incendiés dans la favela (bidonville) Morro dos Macacos.
Ces affrontements et incendies constituent des représailles des gangs de trafiquants à l'intensification récente des opérations de la police contre le trafic de drogue.
Quelque 4.500 policiers supplémentaires ont été mobilisés dimanche à Rio.
La violence représente un défi majeur pour Rio de Janeiro qui a été choisie récemment pour organiser les jeux Olympiques de 2016.
Les trafiquants se disputent les favelas
Tout a commencé samedi matin, quand la police est intervenue dans la favela Morro dos Macacos à la suite d'intenses échanges de tirs, à l'aube, entre deux bandes rivales de trafiquants de drogue. Le gang de la favela voisine Morro do Sao Joao essayait d'envahir le Morro dos Macacos pour en prendre le contrôle, a indiqué Mario Sergio Duarte, commandant de la police militaire, lors d'une conférence de presse dans la soirée.Les policiers sont donc intervenus dans la favela Morro dos Macacos afin d'y ramener l'ordre. Lors de cette opération, un hélicoptère de la police visé par les gangsters a été contraint de se poser en catastrophe. Il a malheureusement explosé au sol. Bilan: deux policiers tués, un troisième grièvement brûlé.
Après la chute de l'hélicoptère, la police a déployé une centaine d'hommes, appuyés par un véhicule blindé et des soldats d'élite du Bataillon d'opérations spéciales (Bope). Plus tard, des fusillades ont éclaté entre forces de l'ordre et malfaiteurs. Dix trafiquants présumés ont été tués, et six autres personnes blessées par balles dont quatre policiers.
En représailles à ces opérations policières, 9 autobus ont été incendiés dans les quartiers populaires du nord. Le chauffeur d'un bus brûlé a déclaré à la presse que 15 hommes armés de fusils et de pistolets, le visage masqué, lui avaient ordonné de descendre et de faire sortir les passagers: "Descends, descends, nous allons mettre le feu !"
"Ces attaques sont un acte de désespoir des trafiquants de drogue qui perdent de l'espace" avec l'intensification des opérations de la police, a affirmé de son côté le secrétaire à la sécurité de l'Etat de Rio, José Mariano Beltrame.
La violence urbaine est un problème endémique à Rio, où près de 2 millions de personnes, soit un tiers de la population de la ville, vivent dans un millier de favelas. Les crimes font près de 6000 victimes par an dans tout l'Etat de Rio qui compte quelque 14 millions d'habitants.
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