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Scrutin régional en Inde: le BJP de Modi s'implante dans l'Uttar Pradesh

L’Uttar Pradesh a voté à 80% pour le Parti du peuple indien (BJP) lors d'élections régionales indiennes. Cette victoire historique du parti du Premier ministre nationaliste Narendra Modi dans un État hindiphone du nord, le plus peuplé de l'Inde, consolide la position d’homme fort de Modi, près de trois ans après son arrivée au pouvoir.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min

Les nationalistes hindous du Bharatiya Janata Party (BJP) ont gagné leur pari. A eux seuls, ils ont raflé 311 des 403 sièges de l'assemblée régionale de l'Uttar Pradesh, selon des résultats encore partiels de la Commission électorale. Aucun parti n'avait atteint une majorité aussi écrasante dans cette région depuis les grandes heures du parti du Congrès au début des années 1980 sous le règne d'Indira Gandhi. Cette fois, cinq Etats de l'Union indienne sur 29 étaient en jeu pour un scrutin qui s'est déroulé du 11 février au 8 mars 2017.

«Le peuple a accordé sa confiance au BJP et nous ne trahirons jamais cette foi», a écrit le 11mars 2017, sur Twitter Narendra Modi à l'annonce des premiers résultats. Outre l'Uttar Pradesh, le BJP a également a remporté une nette victoire dans l'État montagneux de l'Uttarakhand.


Ce jour là, devant le quartier général du BJP à Lucknow, l'heure était à la fête et ses partisans se lançaient de la poudre couleur safran, la teinte emblématique du parti. Gangrené par la pauvreté, l'Uttar Pradesh «devrait maintenant connaître un développement rapide. La corruption et le népotisme vont aussi disparaître», s’est enthousiasmée Viti Kumar, une femme au foyer heureuse de la victoire écrasante du parti au pouvoir.

L’Uttar Pradesh est un baromètre de popularité du gouvernement en place à New Delhi. Cette terre, pauvre et rurale, aux 200 millions d’habitants a donné à la nation huit de ses Premiers ministres depuis l'indépendance.

La bataille électorale pour gagner cet Etat a été longue et féroce. Les principaux responsables politiques du pays se sont pliés à la cadence infernale des meetings, labourant sans relâche la plaine du Gange depuis le début de l'année. Le Bharatiya Janata Party avait fait de sa campagne un référendum autour de la personne de Narendra Modi, dont l'image et la présence sont omniprésentes dans l'espace public.

Un référendum sur la démonétisation
Ces élections régionales avaient aussi des allures de référendum sur la démonétisation, mesure anti-corruption de Modi mise en place en novembre 2016 ayant entraîné un chaos monétaire. La lutte contre l'argent sale était l'une des principales promesses de campagne du Premier ministre, arrivé au pouvoir en juin 2014 après une large victoire. Issu d’une famille de basse caste du Gujarat (ouest) et fils de vendeur de thé qui a grandi dans les rangs des paramilitaires hindouistes, Narendra Modi a été pendant douze ans à la tête de l’Etat industriel du oujarat.

La victoire du BJP dans quatre des cinq scrutins régionaux (Uttar Pradesh, Goa, Uttarakhand et Manipur), sans le Pendjab (nord) reconquis par le parti du Congrès, formation néanmoins en déclin, conforte le premier ministre indien dans sa volonté de briguer un second mandat en 2019.

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