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Ce que l'on sait de l'attaque d'un pétrolier au large d'Oman et de ses conséquences diplomatiques

Israël, les Etats-Unis et le Royaume-Uni accusent l'Iran d'être à l'origine de l'attaque du navire, propriété d'un richissime Israélien. Téhéran dément toute implication.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Photo d'archives du pétrolier "Mercer Street", attaqué en mer d'Oman le 29 juillet 2021. (EYEPRESS NEWS / AFP)

Après l'attaque contre le pétrolier Mercer Street, géré par la société du milliardaire israélien Eyal Ofer, jeudi 29 juillet, en mer d'Oman, une crise politique se noue entre l'Iran et Israël, soutenu par les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Les trois pays accusent l'Iran d'être à l'origine de l'action. Mais Téhéran a rejeté ces accusations. Une enquête est ouverte. Franceinfo revient sur cette attaque et sur ses conséquences.

Une attaque de drone meurtrière

Jeudi 29 juillet, le pétrolier japonais Mercer Street a été la cible d'une attaque de drone à quelques centaines de kilomètres des côtes d'Oman. Celle-ci a fait deux morts, un Britannique employé par la société de sécurité Ambrey et un membre d'équipage roumain, selon l'armateur Zodiac Maritime, la société internationale gestionnaire du navire, dont le siège est situé à Londres. L'attaque n'a pas été revendiquée.

Le pétrolier était exploité par l'entreprise d'un milliardaire Israélien 

Le navire était armé par l'entreprise britannique Zodiac Maritime, qui fait partie du conglomérat du magnat de l'immobilier et du transport maritime israélien Eyal Ofer.

Au moment de l'incident, le navire se trouvait dans le nord de l'océan Indien, voyageant de Dar es Salam (Tanzanie) à Fudjayra (Emirats arabes unis) "sans aucune cargaison à bord", explique Zodiac Maritime dans un communiqué (en anglais)

Une enquête sur l'incident est en cours et une escorte navale américaine a accompagné le navire "vers un endroit sûr", précise l'armateur.

L'Iran accusé par Israël et les Etats-Unis d'être à l'origine de l'attaque

Au lendemain de l'attaque, le ministre des Affaires étrangères israélien, Yaïr Lapid, a accusé Téhéran d'en être à l'origine et d'être "un exportateur de terrorisme, de destruction et d'instabilité qui fait mal à tout le monde".

De son côté, Londres, par la voix du ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab, a estimé, dimanche, que cette action "délibérée" avait été "menée par l'Iran". Enfin, les Etats-Unis sont "certains que l'Iran a mené l'attaque", a fait savoir dimanche le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, lors d'une conférence de presse. "Nous sommes en contact étroit et nous nous coordonnons avec le Royaume-Uni, Israël, la Roumanie et d'autres pays. Et il y aura une réponse collective", a-t-il déclaré lundi, sans en préciser la forme.

L'Union européenne a timidement réagi mardi, en condamnant l'attaque et en appelant à "éviter toute action préjudiciable pour la paix et la stabilité dans la région". "Nous prenons note des évaluations faites par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et Israël, et nous appelons à éviter toute action préjudiciable pour la paix et la stabilité dans la région", a déclaré Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie européenne.

Téhéran rejette les accusations

L'Iran, grand rival d'Israël, dément toute implication dans l'attaque et dénonce des "accusations infondées". "L'Iran n'hésitera pas un instant à défendre ses intérêts et sa sécurité nationale", a déclaré dimanche le porte-parole de sa diplomatie, Saïd Khatibzadeh, lors d'une conférence de presse.

Le pays a averti lundi qu'il riposterait à tout "aventurisme" après les menaces d'Israël et des Etats-Unis. Ces nouvelles fortes tensions surviennent à la veille de l'entrée en fonctions du nouveau président de l'Iran, l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi, qui entamera officiellement son mandat de quatre ans après l'approbation de son élection mardi par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.

Une bataille géopolitique entre Israël et l'Iran en toile de fond

Depuis des années, Israël et l'Iran s'affrontent directement ou indirectement au Liban, en Syrie, en Irak et dans la bande de Gaza palestinienne. Mais ces derniers mois, cette rivalité s'est transposée en mer avec l'émergence d'une mystérieuse série de sabotages et d'attaques.

En mars, le Wall Street Journal (en anglais) a rapporté, citant des responsables américains et du Moyen-Orient, qu'Israël avait ciblé depuis fin 2019, principalement avec des mines sous-marines, au moins une dizaine de navires faisant route vers la Syrie et transportant, dans la plupart des cas, du pétrole iranien.

"S'ils ont des preuves pour soutenir leurs affirmations infondées, ils devraient les fournir", a dit lundi Saïd Khatibzadeh, reprochant à Londres et Washington de garder le "silence" s'agissant des "attaques terroristes" visant les "navires commerciaux" iraniens.

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