Détention en Iran de Cécile Kohler : "Elle est très affaiblie, je suis très inquiète pour elle", témoigne la militante Narges Mohammadi

La Française Cécile Kohler est emprisonnée en Iran depuis mai 2022. "Sur le plan physique, elle est très affaiblie et je suis très inquiète pour elle", a déclaré mercredi 8 janvier sur France Inter la militante iranienne Narges Mohammadi.

Cécile Kohler, professeure agrégée de français et enseignante en lettres modernes dans les Yvelines, a été arrêtée le 7 mai 2022 en Iran avec son compagnon Jacques Paris, un ancien professeur de mathématiques de 69 ans, alors qu'ils étaient venus faire du tourisme dans le pays. Le couple est soupçonné d'espionnage par l'État iranien.

Narges Mohammadi, qui a reçu en 2023 le prix Nobel de la paix pour son combat contre l'oppression des femmes en Iran et pour la promotion des droits humains, a donné des nouvelles de Cécile Kohler via les co-détenues de la Française. "Moi aussi j’étais en isolement, vous savez. Et ce sont des conditions terribles, une vraie torture", a-t-elle assuré.

"Quand j’y étais, on n’avait que trois sorties dans la cour, de seulement 20 minutes par semaine. Donc s’y retrouver très longtemps, trois ans, comme elle (...) peut vraiment lui être fatal. Le fait d’être à ce point isolée longtemps peut la mettre dans une situation psychique terrible, peut la mettre en grand danger", a-t-elle déploré.

Les proches continuent de demander un transfert dans une autre section de la prison d'Evin

"C'est bouleversant", a réagi sur France Inter Noémie Kohler, la sœur de Cécile Kohler. "Ça nous inquiète énormément sur sa santé. Être confronté au concret, au réel c'est toujours douloureux parce que ça vient concrétiser nos craintes", explique-t-elle.

"Ce témoignage" de Narges Mohammadi, "pour nous, est très important parce qu'il vient appuyer ce qu'on dénonce depuis deux ans et demi, à savoir les conditions de détention destructrice de Cécile. Et pour nous c'est très important et très précieux de savoir que Cécile a le soutien de Narges Mohammadi et des femmes de la prison d'Evin", explique sa sœur.

"C'est une urgence absolue qu'elle soit extraite de cette section 209 [de la prison d'Evin en Iran] dans laquelle elle est détenue depuis trois ans. On sait que c'est invivable et impossible de rester en bonne santé dans cet endroit-là. On continue de le demander, on continue d'interpeller les autorités iraniennes comme on peut pour qu'elles sortent Cécile de la section 209 et qu'elles la transfèrent dans un quartier où les conditions de détention sont moins inhumaines", appuie Noémie Kohler.