Iran : la diffusion d'"aveux" d'espionnage de deux Français arrêtés par Téhéran est "une mascarade", dénonce le Quai d'Orsay
Les deux Français sont des "otages d'Etat", a également affirmé le ministère des Affaires étrangères.
Une "mascarade" et une "mise en scène indigne". Ce sont les mots du ministère des Affaires étrangères, qui a réagi jeudi 6 octobre à la diffusion par l'Iran des "aveux" d'espionnage de deux Français arrêtés en mai dans le pays. C'est "une mise en scène indigne, révoltante, inacceptable et contraire au droit international", a réagi le Quai d'Orsay. "Cette mascarade révèle le mépris de la dignité humaine qui caractérise les autorités iraniennes", a ajouté le ministère dans une déclaration, réclamant la "libération immédiate" des deux Français, Cécile Kohler et Jacques Paris, désignés comme "des otages d'Etat".
Le site de la chaîne arabophone al-Alam de la télévision officielle iranienne a diffusé jeudi ce qu'elle présente comme des "aveux" d'espionnage. L'Iran avait annoncé le 11 mai l'arrestation de deux Européens "entrés dans le pays dans le but de déclencher le chaos et déstabiliser la société". Les autorités françaises avaient dénoncé une arrestation "sans fondement" et demandé leur "libération immédiate". Début juillet, Téhéran avait accusé deux "syndicalistes français" d'"atteinte à la sûreté" du pays. Une source syndicale française les avait identifiés comme Cécile Kohler, une responsable du syndicat d'enseignants Fnec FP-FO, et son conjoint Jacques Paris.
Les deux Français avaient été arrêtés à un moment où l'Iran était le théâtre de manifestations d'enseignants qui réclamaient des réformes pour une revalorisation de leurs salaires et appelaient à la libération de collègues arrêtés lors de précédentes mobilisations. La diffusion de cette vidéo survient par ailleurs sur fond d'autres manifestations déclenchées le 16 septembre par la mort d'une jeune femme, Mahsa Amini, après son arrestation par la police des mœurs.
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