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Mort de Mahsa Amini : le procureur général iranien annonce l'abolition de la police des mœurs, après deux mois et demi de manifestations

La République islamique fait face à un mouvement de contestation depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, trois jours après son arrestation par la police des mœurs pour ne pas avoir porté correctement son voile.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des véhicules passent devant un immense panneau d'affichage montrant un montage de photos intitulé "Les femmes de ma terre, l'Iran" à Téhéran, le 13 octobre 2022. (AFP)

Le régime des mollahs reculerait-il ? Le procureur général iranien, Mohammad Jafar Montazeri, a annoncé que la police des mœurs a été abolie par les autorités compétentes, a rapporté, dimanche 4 décembre, l'agence Isna. "La police des mœurs n'a rien à voir avec le pouvoir judiciaire, et elle a été abolie par ceux qui l'ont créée", a-t-il affirmé samedi soir dans la ville sainte de Qom.

Mohammad Jafar Montazeri répondait à la question d'un participant qui lui demandait "pourquoi la police des mœurs a été fermée", lors d'une conférence religieuse, alors que le pays est confronté à des manifestations depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini. Cette Kurde iranienne de 22 ans a arrêtée trois jours avant son décès, par la police des mœurs, pour avoir enfreint le code vestimentaire de la République islamique imposant notamment aux femmes de porter le voile en public.

"Le régime ne se sent pas menacé"

Plusieurs spécialistes de l'Iran mettent néanmoins en garde contre l'importance à accorder à cette annonce, soulignant qu'elle n'a pas été corroborée par d'autres membres du régime. "Il y a une mauvaise interprétation quant à une dissolution de la brigade de moralité. La question posée était surtout sur le pourquoi de l'absence actuelle des brigades dans les rues. Seul le Conseil suprême de la révolution culturelle a le pouvoir de dissolution", écrit ainsi sur Twitter l'historien Jonathan Piron. "Le régime ne se sent pas menacé. Le port du voile reste obligatoire. Le régime cherche aussi à démobiliser les manifestants à la veille d'appel à la grève", ajoute-t-il.

La police des mœurs, connue sous le nom de Gasht-e Ershad (patrouilles d'orientation), a été créée sous le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, pour "répandre la culture de la décence et du hijab". Elle est formée d'hommes en uniforme vert et de femmes portant le tchador noir, qui couvre la tête et le haut du corps. Cette unité a commencé ses premières patrouilles en 2006.

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