L'étudiante arrêtée après s'être dévêtue à Téhéran a été transférée dans un "centre de soins spécialisés", selon l'ambassade d'Iran à Paris

Celle-ci justifie ce transfert, dénoncé par les ONG, par la "fragilité psychologique" de l'étudiante, qui protestait contre la manière dont elle avait été traitée par des miliciens.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une manifestante tient une pancarte "Femme Vie Liberté" en soutien à l'étudiante iranienne arrêtée, à Paris, le 5 novembre 2024. (ERIC BRONCARD / HANS LUCAS / AFP)

L'étudiante iranienne arrêtée samedi à Téhéran après s'être dévêtue en public a été "transférée en ambulance des services d'urgence sociale à un centre de soins spécialisés", a annoncé l'ambassade iranienne à Paris dans un communiqué mercredi 6 novembre. "L'étudiante en question souffre d'une fragilité psychologique", justifie l'ambassade, qui ne précise pas le nom de l'établissement.

Plus tôt dans la journée, le ministre iranien des Sciences, de la Recherche et des Technologies, Hossein Simaei, avait qualifié d'"immoral" le comportement de la jeune femme, sans donner d'indication sur son sort.

Cette étudiante à la prestigieuse université Azad de Téhéran a été arrêtée samedi après s'être mise en sous-vêtements, pour, selon les groupes d'activistes ayant révélé l'affaire, protester contre le harcèlement des agents de sécurité qui lui reprochaient de ne pas respecter le strict code vestimentaire islamique, qui impose notamment le port du voile.

Dans des vidéos devenues virales, elle est vue en train de marcher lentement devant l'établissement, en culotte et soutien-gorge, avant d'être brutalement embarquée en voiture par des hommes en civil.

Paris suit "attentivement" sa situation

L'ONG Amnesty International avait fait état mardi soir sur X "d'informations alarmantes" sur un transfert de l'étudiante en hôpital psychiatrique et rappelé que "les autorités iraniennes assimilent le rejet du voile obligatoire à un 'trouble mental' nécessitant un 'traitement'".

L'étudiante, mère de deux enfants et séparée de son mari, "une fois rétablie, reprendra ses études au sein de l'université" si l'établissement l'accepte, ajoute le communiqué de l'ambassade, en insistant sur le fait qu'il s'agit "d'une affaire privée".

Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a assuré que Paris "suivait attentivement" son cas. Mardi, un rassemblement de soutien à l'étudiante, à l'appel d'organisations féministes, s'est tenu à Paris, près du Panthéon.

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