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Vidéo Iran : "L'une des revendications qui, à mon sens est révolutionnaire, c'est une exigence d'égalité" entre les femmes et les hommes

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Article rédigé par franceinfo
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"Dans le système iranien, le droit organise la ségrégation des femmes dans la société", estime l'avocate et membre du collectif Iran Justice, invitée du Talk franceinfo sur Twitch.

Une vague de protestations secoue l'Iran depuis l'arrestation par la police des mœurs puis le décès en détention, le 16 septembre 2023, de Mahsa Amini, une jeune femme iranienne de 22 ans. Les manifestants réfutent la version officielle qui affirme qu'elle serait décédée à cause d'une "hypoxie cérébrale". Le régime a arrêté des milliers de partisans et partisanes du mouvement. Près de six mois après le début de la contestation contre le régime, comment la révolte des Iraniens et Iraniennes évolue-t-elle ?

>> Iran : où en est la mobilisation, six mois après la mort en détention de Mahsa Amini ?

"Dans le système iranien, le droit organise la ségrégation des femmes dans la société", estime Chirinne Ardakani, avocate et membre du collectif Iran Justice. Invitée du Talk franceinfo sur Twitch, mercredi 15 mars, elle explique les différences de droits entre les femmes et les hommes : "Il y a des quotas qui permettent de limiter l'accès des femmes à certains postes dans la fonction publique, leurs témoignages n'ont pas la même valeur que ceux des hommes, elles sont discriminées dans l'héritage… C'est un système ségrégationniste qui est organisé par la loi."

Pour l'avocate, "l'une des revendications qui, à mon sens est révolutionnaire, qui est notamment portée par les femmes, c'est une exigence d'égalité et de mettre fin, d'un point de vue structurel, à ces discriminations. En ce sens, les revendications sont révolutionnaires."

"Tous les Iraniens sont soudés"

"Aujourd'hui, on a toutes les raisons pour être optimiste" pour l'avenir, estime de son côté Farid Vahid, co-directeur de l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient de la fondation Jean Jaurès. Pour le chercheur, "tous les Iraniens sont soudés, femmes et hommes, ils savent très bien ce qu'ils veulent, un régime démocratique et surtout laïque, une séparation de la politique et de la religion. C'est vraiment ça qui vient au cœur des revendications."

"Un voile brûlé dans la rue, ce n'est pas juste la question du voile, poursuit Farid Vahid, c'est la question de la main mise de la religion sur l'espace public, sur la politique, sur la vie quotidienne. Tout ça, ça pousse à avoir beaucoup d'espoirs. Les militants ont beaucoup de force et de courage." Il apporte une nuance et dit s'inquiéter pour ses proches "à court terme" : "Je ne suis pas pessimiste mais je suis très inquiet pour mes amis et mes proches en raison de la crise économique."

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