Iran : "plus de 50 morts" après la bousculade survenue lors des funérailles de Soleimani

Article rédigé par franceinfo
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La foule compacte à Kerman (Iran), autour du véhicule transportant le cercueil du général Soleimani, le 7 janvier 2020. (ATTA KENARE / AFP)

Cette déclaration intervient quatre jours après la mort du général Qassem Soleimani dans une frappe américaine. L'accord sur le nucléaire "n'est pas encore mort", assure pour autant un ministre iranien.

Ce qu'il faut savoir

Quatre jours après la mort du général iranien Qassem Soleimani, tué vendredi par une frappe de drone américaine en Irak, l'Iran continue de promettre une riposte contre Washington. Le Conseil suprême de sécurité nationale iranien a débattu de "treize scénarios de vengeance" possibles, a affirmé mardi 7 janvier son secrétaire, Ali Shamkhani, cité par l'agence iranienne Fars. "Même si le consensus se forme autour du scénario le plus faible, sa mise en œuvre pourra être un cauchemar historique pour tous les Américains", a-t-il menacé. Le commandant des Gardiens de la Révolution, Hossein Salami, a lui promis "une revanche intense et décisive".

Bousculade mortelle aux funérailles du général. Alors qu'une foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes était réunie à Kerman, la ville d'origine de Qassem Soleimani, pour ses funérailles, une bousculade a fait au moins 50 morts et 213 blessés, annonce l'agence Fars, citant un responsable des urgences. Selon l'agence officielle iranienne IRNA, les funérailles ont été reportées après cet incident, mais on ignore quand elles auront lieu.

L'accord sur le nucléaire iranien "n'est pas encore mort", selon Téhéran. C'est le secrétaire d'Etat iranien auprès du ministre des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, qui l'a déclaré à l'agence officielle IRNA mardi. Il a expliqué que l'Iran était prêt à respecter les conditions de cet accord en cas "de fin des sanctions" internationales, et si le pays en tire "des bénéfices économiques". Dimanche, l'Iran avait annoncé qu'il cessait de respecter certaines conditions de cet accord, tout en continuant de collaborer avec les inspecteurs des Nations unies.

 Réunion à Bruxelles. Les ministres français, allemand, italien, britannique des Affaires étrangères se réunissent en urgence mardi dans la capitale belge pour évoquer, notamment, les conséquences de l'élimination de Qassem Soleimani. Jeudi, une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU est organisée à New York, mais le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif ne pourra pas s'y rendre : il a indiqué avoir été informé par le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres que les Etats-Unis lui avaient refusé son visa.

L'Iran classe "terroristes" toutes les forces américaines. Le Parlement iranien a amendé mardi en urgence une loi récente qui déclarait "terroristes" les forces américaines déployées de la Corne de l'Afrique à l'Asie centrale en passant par le Moyen-Orient. Le nouveau texte étend cette dénomination au Pentagone, à l'ensemble des forces américaines, aux responsables de l'assassinat de Soleimani, et à toute personne physique ou morale impliquée dans sa mort.

Cafouillage américain sur un retrait d'Irak. Les Etats-Unis, dans une lettre transmise "par erreur", ont annoncé lundi préparer leur retrait d'Irak avant de le démentir. Ecrit au nom du général William H. Seely, commandant des forces américaines en Irak, un courrier, dont une copie a été consultée par l'AFP, a annoncé aux responsables militaires irakiens que Washington était en train de "repositionner" ses troupes dans le pays en vue d'un retrait. Il s'agissait en fait d'un "projet (de lettre) non signé", a déclaré le chef d'état-major américain, le général Mark Milley.

Des Iraniens longuement questionnés à la frontière américaine. Des dizaines de ressortissants iraniens ou possédant la double nationalité iranienne et américaine affirment avoir été stoppés à la frontière des Etats-Unis et longuement questionnés par la police. Le Conseil des relations américano-islamiques (Cair), une ONG de défense des musulmans, dit être venu en aide à plus de 60 voyageurs interpellés ce week-end à la frontière entre le Canada et l'Etat américain de Washington et interrogés des heures durant sur leurs opinions politiques. Beaucoup d'entre eux se seraient vu refuser l'entrée sur le territoire américain, la police des frontières n'étant pas en mesure de les placer en rétention pour les interroger.