Rappeur iranien condamné à mort : "L'honneur de la France, c'est de réaffirmer une diplomatie des droits humains", affirme la présidente du collectif Iran justice

"Face à la diplomatie du chaos du régime iranien, il faut réaffirmer nos valeurs, de les défendre, y compris quand il s'agit de ressortissants iraniens", estime, mardi sur franceinfo, l'avocate Chirinne Ardakani, signataire d'une tribune en soutien au rappeur Toomaj Salehi.
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Maître Chirinne Ardakani, avocate franco-iranienne et présidente du collectif Iran justice, mercredi 1er mai 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"C'est l'honneur de la France de réaffirmer ces valeurs-là qui sont les nôtres", a affirmé mercredi 1er mai sur franceinfo Chirinne Ardakani, avocate française, signataire d'une tribune en soutien à Toomaj Salehi, condamné à mort et emprisonné pour son soutien au mouvement de contestation Femme, vie, liberté de 2022 en Iran. Celle qui est aussi présidente du collectif Iran justice a signé une tribune avec plusieurs artistes, écrivains et militants des droits humains pour demander à Emmanuel Macron d'agir au plus vite pour sauver le rappeur condamné à mort.

"Ce qu'on attend du président de la République, c'est qu'il mette en œuvre ce pourquoi la France est engagée, c'est-à-dire une diplomatie des droits humains, puisque je sais que le quai d'Orsay est très attaché à la diplomatie féministe", a-t-elle souligné. "Face à la diplomatie du chaos du régime iranien, il faut réaffirmer nos valeurs, de les défendre, y compris quand il s'agit de ressortissants iraniens", a-t-elle ajouté. Selon Chirinne Ardakani, Toomaj Salehi, 33 ans, "a payé un lourd tribut pour avoir justement appelé les Iraniens à venir défiler en masse dans les rues pour se battre pour leur liberté".

"Toomaj (Salehi) c'est l'apanage même du fait que pour des paroles, pour un rap contestataire, on peut se trouver dans les couloirs de la mort."

Chirinne Ardakani, avocate du rappeur iranien

sur franceinfo

Il a été condamné à mort pour "corruption sur terre" par le tribunal révolutionnaire d'Ispahan et risque désormais la pendaison. Le rappeur avait été arrêté en octobre 2022 après avoir soutenu via ses chansons le mouvement de contestation déclenché après la mort le 16 septembre 2022 de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne détenue par la police des mœurs, qui lui reprochait d'avoir enfreint le strict code vestimentaire imposé aux femmes.

"Je pense que, si effectivement en France, on ne se saisit pas de cette question-là qui est pour nous le socle de nos valeurs républicaines, effectivement, on peut aller s'interroger plus globalement sur ce que nous sommes", a-t-elle pointé. 

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