Israël a relancé vendredi la colonisation à Jérusalem-Est par de nouveaux appels d'offres
L'Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas, a aussitôt accusé Israël de "tuer" toute chance de reprise des négociations de paix.
Israël a "tranché en faveur des colonies contre la paix" et "exposé au grand jour les raisons pour lesquelles il n'y avait plus de négociations aujourd'hui", a poursuivi le négociateur palestinien Saëb Erekat.
"C'est contraire à nos efforts visant à relancer les négociations directes entre les parties", a pour sa part déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine, P.J. Crowley.
Selon le ministre israélien du Logement, Ariel Attias, membre du parti ultra-religieux Shas, ces 238 nouveaux logements s'inscrivent dans le cadre d'un plan plus vaste de construction de 1.700 logements à Jérusalem-Est non rendu public pour le moment "pour éviter de saboter" les tractations avec Washington.
Saëb Erakat condamne également "fermement cette décision" et appelle l'administration américaine à "tenir le gouvernement israélien responsable de l'effondrement du processus de paix en raison de son obstination à tuer toute chance de reprise des négociations".
Même son de cloche du côté des ONG. "Cette annonce est clairement un geste politique destiné à faire obstacle à la reprise des négociations avec les Palestiniens", a déclaré Hagit Ofran, du mouvement anti-colonisation israélien La Paix Maintenant.
Pour Amnesty International, "non seulement ces constructions contreviennent au droit international, mais elles s'inscrivent dans la liste des violations des droits de l'Homme des Palestiniens vivant dans les territoires occupés".
Il s'agit des premiers appels d'offres depuis la fin, le 26 septembre, du moratoire de dix mois portant sur les nouvelles constructions dans les colonies de Cisjordanie occupée.
Bien que le moratoire n'ait pas concerné Jérusalem-Est, le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu avait évité de lancer des appels d'offres dans les quartiers de colonisation de la ville ces derniers mois.
De son côté, Mahmoud Abbas refuse de reprendre les négociations depuis la non reconduction fin septembre du moratoire sur la colonisation. La Ligue arabe a accordé un délai d'un mois à Washington pour régler ce différend. En cas d'impasse persistante, elle pourrait être amenée à demander à l'ONU de reconnaître un Etat palestinien, a averti le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit.
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