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"Ca fait un peu peur" : l'inquiétude des riverains du viaduc d'Echinghen dont la structure est considérée comme gravement altérée

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L'inquiétude des riverains du viaduc d'Echinghen
l'inquiétude des riverains du viaduc d'Echinghen L'inquiétude des riverains du viaduc d'Echinghen (France 3 Nord-Pas-de-Calais)
Article rédigé par franceinfo - Ariane Combes-Savary
France Télévisions

Un an après l'effondrement du pont de Gênes qui a fait 43 morts, le viaduc d'Echinghen, l'un des deux ponts français classé par le Gouvernement comme "nécessitant une intervention urgente" est toujours en travaux.

"Ca fait un petit peur quand même. Avec le pont qui est tombé en Italie, on commence à s'inquiéter un peu." Catherine Pignon habite au pied du viaduc d'Echinghen, le plus long du Nord-Pas-de-Calais situé sur l'A16 près de Boulogne-sur-Mer. Ce pont de 1300 mètres de long culmine à plus de 70 mètres de haut. Une épée de Damoclès sur la tête de cette habitante d'Echinghen et de son mari qui ont vu le pont se contruire en 1998. 

Corrosion repérée dès 2017

Un an avant la catastrophe de Gênes qui a fait 43 morts en Italie, le groupe Sanef, concessionnaire du viaduc d'Echinghen, avait déjà répéré des signes de corrosion sur le viaduc et entrepris des travaux. 

Après l'effondrement du pont Morandi, le viaduc français s'est retrouvé sur une liste du ministère de l'Intérieur des ouvrages prioritaires en terme de travaux à réaliser. Sa structure est considérée par le gouvernement comme "gravement altérée et nécessitant une intervention urgente". Les travaux de remplacement des câbles de précontrainte se sont accélérés. Une dizaine de câbles sur les 330 qui soutiennent la strucure doivent être changés d'ici la fin de l'année.

Les riverains qui habitent au pied du viaduc d'Echinghen sont inquiets. (France 3 Nord-Pas-de-Calais)

Alex Bourgois, agriculteur en contrebas du viaduc, suit les travaux avec attention depuis le début. Il observe les ouvriers se hisser en ascenseur à plus de 70 mètres au-dessus du sol. "Certains câbles à l'intérieur n'ont plus la résistance nécessaire affirme-t-il. Il sont obligés d'être changés."

En attendant, par mesure de précaution, les véhicules ne roulent que sur une seule voie et la vitesse est limitée à 50 km/h.

Interrogé par France Bleu Nord en décembre 2018, le directeur délégué au patrimoine du groupe Sanef, concessionnaire de cette portion d'autoroute reconnaissait avoir repéré des signes de corrosion sur les parties métalliques du viaduc, "sous l'effet de la pluie, du sel marin et du salage des routes l'hiver. Ce sont des phénomènes classiques," expliquait Julien Castres-Saint-Martin.

"Aucun risque à court terme" selon le concessionnaire

"Ces travaux sont nécessaires sur le long terme mais il n'y aucun risque à court terme pour les clients" précisait à l'époque Josélito Bellet, responsable du réseau Côte d'Opale de la Sanef. 

Catherine Pignon et Alex Bourgois ne demandent qu'à le croire. 

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