Italie : le nouveau chef du gouvernement Mario Draghi obtient la confiance du Sénat et veut "reconstruire" le pays
Mario Draghi, 73 ans, a succédé à Giuseppe Conte, contraint à la démission après l'explosion de sa coalition.
"Comme les gouvernements de l'immédiat après-guerre, nous avons la responsabilité de lancer une nouvelle reconstruction." Le nouveau chef du gouvernement italien Mario Draghi a conscience de la mission qui l'attend. Nommé Premier ministre depuis samedi après la démission de Giuseppe Conte, il a obtenu mercredi 17 février la confiance du Sénat avec 262 voix pour, 40 contre et deux abstentions, confirmant ainsi l'ampleur de sa majorité parlementaire. La Chambre des députés votera la confiance jeudi, ultime étape pour conférer une pleine légitimité à son gouvernement.
Son programme, présenté mercredi matin, est destiné à "reconstruire" un pays frappé par la crise sanitaire et économique, promettant de "combattre la pandémie par tous les moyens". "C'est cela notre mission en tant qu'Italiens : laisser un pays meilleur et plus juste à nos enfants et petits-enfants", a-t-il ajouté. L'Italie approche de la barre des 100 000 morts dues au Covid-19 et a enregistré en 2020 l'une des pires chutes du PIB de la zone euro (-8,9%). "Après avoir obtenu des quantités suffisantes de vaccins, notre premier défi est de les distribuer rapidement et efficacement", a-t-il précisé. Actuellement, moins de 1,3 million d'Italiens sur une population de 60 millions ont reçu les doses nécessaires à l'immunisation.
"Sans l'Italie, il n'y a pas d'Europe"
L'ex-président de la Banque centrale européenne (BCE) a aussi plaidé pour une "Union européenne plus intégrée qui aboutira à un budget public commun, capable de soutenir les Etats-membres durant les périodes de récession", tout en proclamant "l'irréversibilité du choix de l'euro". "Sans l'Italie, il n'y a pas d'Europe", a estimé Mario Draghi, qui dirige une coalition hétéroclite allant de la gauche à l'extrême droite du tribun souverainiste Matteo Salvini. Il a aussi affirmé sa volonté de "renforcer" les relations "stratégiques" avec la France et l'Allemagne.
La troisième économie de la zone, qui a perdu 444 000 emplois en 2020, compte beaucoup sur la manne du plan de relance européen. "Nous aurons à notre disposition environ 210 milliards d'euros sur une période de six ans. Ces ressources devront être dépensées pour améliorer le potentiel de croissance de notre économie", a souligné au cours de son discours de trois quarts d'heure "Super Mario", qui a cité comme priorités "les énergies renouvelables, la lutte contre la pollution de l'air et de l'eau, le train à grande vitesse, (...) la production et distribution d'hydrogène, la numérisation et la 5G". "Aujourd'hui l'unité n'est pas une option, l'unité est un devoir", a-t-il martelé.
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