Législatives en Italie : Espoir d'un changement ou peur du "désastre"... Les Romains divisés après la victoire de Giorgia Meloni
La candidate d'extrême droite et son parti Fratelli d'Italia, favoris dans les sondages, sont arrivés en tête du premier tour dimanche. "La Meloni", comme l'appellent les habitants de la capitale ne laisse personne indifférent.
Lydia est à pied d'oeuvre depuis 5 heures du matin, lundi 26 septembre, derrière son étal de boulangerie, sur le marché couvert de la piazza Alessandria, à l’est du centre-ville de Rome. C'est seulement à la mi-journée qu'elle apprend la victoire de Giorgia Meloni, la candidate d'extrême droite, aux élections législatives avec près de 26,5% des voix. "Moi, j'ai voté et j'ose le dire, j'ai voté Meloni, lâche la commerçante. J'espère qu'elle ne me décevra pas parce que nous, les Italiens, nous sommes très découragés par la politique. On y croit plus. Il y a tellement de problèmes à régler.Si jamais 'la Meloni' me contacte, j'aurais des suggestions à lui faire."
Vraiment, il faut qu'ils parlent avec le peuple pour entendre ce que ça signifie d'avoir si peu d'argent et tant de difficultés".
Lydia, boulangèreà franceinfo
Elvira, une cliente de la boulangerie, se dit pour sa part extrêmement mécontente et très triste : "Pour moi, c'est un désastre. On a des personnes importantes, bien préparées, on les écarte, on les fait tomber et à leur place, on met les premiers venus pas préparés, qui n'ont jamais étudié ni ouvert un livre".
"Pas du tout le retour du fascisme"
L'inexpérience du parti Fratelli d'Italia qui fait peur, bien plus que le retour du fascisme auquel Sonia ne croit pas du tout. Ancienne électrice de gauche, elle a cette fois choisi le changement avec Giorgia Meloni : "Je ne vois pas venir tout ce drame. Le retour du fascisme, ce n'est pas du tout ça. La Meloni, ça fait des années qu'elle a participé au gouvernement de Berlusconi et le fascisme ne peut pas revenir. Ce n'est plus l'époque. Les problèmes sont très différents. Ça change, on va voir ce qui va se passer".
Sonia, au diapason d'un électorat qui a choisi le dégagisme une nouvelle fois. D'autres comme Paolo ont carrément renoncé : "Les politiciens sont tous les mêmes. La Meloni aussi, elle ne changera rien. La direction va être donnée par Berlusconi, Salvini, la Meloni. Celui-ci voudra faire ci, celui-là voudra faire ça, ça ne changera rien. Sincèrement, j'ai toujours eu tellement de doutes, que ce soit la gauche, la droite, le centre, dessus, dessous, tous pareil".
Dimanche, l'abstention a battu un record pour ce type d'élection. Plus d'un électeur sur trois n'est pas allé voté.
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