Nouveau décès pendant un match : le monde du football s'interroge
Une mort subite toutes les 13 minutes en France. Sur un site Internet consacré aux arrêts cardiaques
soudains, un compte à rebours tourne en boucle. Chez les sportifs, la mort
subite tue entre 800 et 1.000 personnes chaque année en France. Parmi elles, 5%
sont des sportifs de haut niveau. Samedi, à la 33ème minute du match
de deuxième division italienne entre Pescara et Livourne, Piermario Morosini,
25 ans, stoppe sa course et s'écroule sur la pelouse. Arrêt cardiaque.
Prévenir les morts subites
Avant lui, d'autres footballeurs ont connu une mort subite
au cours d'un match : le Camerounais Marc-Vivien Foé en 2003, le Hongrois
Miklos Feher en 2004 ou encore l'Espagnol Antonio Puerta et l'Ecossais Phil
O'Donnell, tous les deux décédés en 2007.
En France, la prévention existe. Les sportifs professionnels
doivent obligatoirement passer une batterie d'examens : interrogatoire, électrocardiogramme et échocardiographie annuels pour tous les joueurs de
Ligue 1, Ligue 2 et des sélections nationales. "Nous avons un groupe d'experts qui peut décider s'il y a une aptitude ou une inaptitude. Ceci étant, nous ne sommes pas à l'abri d'accidents
dramatiques. Mais pour nous, c'est un principe que l'on applique systématiquement" ,
souligne le Professeur Pierre Rochcongar, médecin fédéral national auprès de la
Fédération Française de Football.
Deux fois plus de matchs qu'avant
Autre élément à prendre en compte pour lutter contre ces
morts subites : la fréquence des rencontres sportives. De nos jours, les joueurs de
football, par exemple, jouent plus que leurs aînés. "Dans les années 60,
ils avaient un match par semaine et ils s'entrainaient deux fois par semaine. Aujourd'hui, ils
s'entraînent deux fois par jour et font deux matchs par semaine. Donc les contraintes
sur l'organisme ont été multipliées de façon considérable. C'est normal que le cœur
soit plus exposé" , explique le Docteur Jean-Pierre de Mondenard, médecin du sport.
Inévitablement, la question du dopage s'immisce dans le
débat. Jean-Pierre de Mondenard, auteur de nombreux ouvrages sur le dopage, ne fait pas de lien direct entre la mort subite et les produits dopants : "Qu'il y ait des médicaments utilisés
pour se sublimer, c'est possible. Mais il faudrait vraiment faire des études. A ce
jour, elles n'ont pas été faites. Dire que c'est à cause du dopage, c'est compliqué" .
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