: Vidéo Repeupler les environs de Fukushima, "même si c'est avec des poupées"
Les rares personnes qui sont revenues s'installer à Naraha, une ville fantôme proche de Fukushima, ont eu la surprise de croiser des habitants d'un nouveau genre : des poupées à taille humaine… C'est l'œuvre de Mme Takahara et ses amies, pour se sentir moins seules. Extrait d'"Envoyé spécial".
Elles sont apparues par dizaines dans la ville fantôme, au détour des rues, dans les champs voisins et jusqu'à l'intérieur des immeubles. Des poupées de chiffon à taille humaine. A Naraha, près de la centrale accidentée de Fukushima, où la vie reprend timidement sept ans après la catastrophe, "Envoyé spécial" a retrouvé les trois fées qui leur ont donné naissance. Rencontre dans cet extrait avec Mme Takahara et ses amies.
"Au début, on les mettait partout dans la ville, et on nous a reproché de faire peur aux gens. Certains sursautaient en les voyant", raconte Mme Takahara. Les trois femmes trouvaient la ville trop vide, trop triste sans ses habitants. Alors elles se sont fabriqué des amis grandeur nature, avec du bois, du papier journal, et les vêtements abandonnés par les habitants évacués.
"L'idée, c'est de dire au reste du pays qu'on est bien à Naraha"
En quinze jours, une poupée prend forme. Et presque vie. Les sentiments suivent… "Vous savez, on leur parle, confie la deuxième de ces fées. Et petit à petit, on s'y attache !" Toutes trois sont veuves. Leurs enfants et petits-enfants ne reviendront pas, mais grâce à la soixantaine de poupées qu'elles ont déjà fabriquées, elles ne se sentent pas seules.
Au-delà du besoin de compagnie, "l'idée, c'est aussi de dire au reste du pays et du monde qu'on est bien à Naraha, développe Mme Takahara. A cause de l'accident nucléaire, on a perdu beaucoup d'habitants, c'est vrai. Mais on va repeupler notre ville, même si c'est avec des poupées."
Extrait de "Fukushima : retour à la vie", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 8 mars 2018.
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