Japon : après la débâcle de son parti, le Premier ministre Ishiba reste en poste pour éviter "un vide politique"

Shigeru Ishiba a reconnu la "défiance" et la "colère" des électeurs au lendemain de sa lourde défaite électorale, mais a exclu de démissionner.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, en conférence de presse, à Tokyo, le 28 octobre 2024. (AFP)

Le gouvernement japonais a perdu sa majorité parlementaire lors d'élections législatives anticipées, mais le Premier ministre, lui, se maintient. Après la débâcle de son parti, PLD (droite conservatrice), dimanche 27 octobre, Shigeru Ishiba a déclaré son intention de rester en poste en tant que chef du gouvernement. "Je veux remplir mon devoir, qui est de protéger la vie des gens, de protéger le Japon", a déclaré le Premier ministre, expliquant ne pas vouloir créer de "vide politique". A contrario, Shinjiro Koizumi, responsable des élections au sein du PLD, a démissionné lundi de ses fonctions.

"Le plus grand facteur [de la défaite], c'est la suspicion, la défiance et la colère qui ne se sont pas estompées sur le problème des financements et de la politique", a reconnu Shigeru Ishiba, promettant une "réforme fondamentale" sur ce sujet. Déjà pénalisé par la situation économique et la forte inflation, le PLD a pâti des retombées d'une affaire de "caisses noires" en son sein.

Face à la presse, le Premier ministre japonais a déclaré qu'il n'envisageait pas pour le moment d'élargir sa coalition, ouvrant la voie à la formation d'un gouvernement minoritaire. "Je pense qu'il nous faut commencer par avoir des discussions approfondies qui nous permettront d'accepter humblement" la participation d'élus, en dehors de la coalition, via des discussions texte par texte, a-t-il expliqué.

Une percée de l'opposition

Dans la foulée de son arrivée au pouvoir le 1er octobre, Shigeru Ishiba avait convoqué ces législatives, espérant consolider son pouvoir en renforçant la position du PLD, qui gouverne le Japon presque sans interruption depuis sept décennies. Or, selon les projections de la chaîne de télévision nationale NHK et dans l'attente des résultats officiels, le PLD n'a pas atteint la majorité absolue de 233 sièges à lui tout seul, pour la première fois depuis 2009. Le Parti démocrate constitutionnel (PDC), deuxième plus gros groupe au Parlement, semble pour sa part avoir réalisé une percée considérable, avec 148 sièges contre 96 auparavant, selon les projections de la chaîne. 

Si les résultats officiels la confirment, la perte de la majorité par le PLD sera le pire résultat depuis qu'il a perdu le pouvoir en 2009, avant d'être ramené aux affaires en 2012 par une large victoire de Shinzo Abe. 

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