Cet article date de plus de treize ans.
Tepco, l'après Fukushima
Publié le 25/11/2011 14:02
Mis à jour le 25/10/2013 15:00
Le 11 mars 2011, un tremblement de terre d'une magnitude 9 se produit sur la côte Pacifique du Tōhoku, au Japon. La mer pénètre dans les terres, de nombreuses villes sont détruites par le tsunami. Une vague de 15 mètres atteint la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, première centrale japonaise construite et exploitée par Tepco qui a érigé un mur de seulement 6 mètres pour la protéger.
L'arrêt des systèmes de refroidissement de secours des réacteurs nucléaires entraînent la fusion du cœur dans trois réacteurs et des rejets radioactifs dans l’air. Le gouvernement japonais annonce l'état d’urgence nucléaire. Des milliers personnes sont évacuées. (AFP/TEPCO VIA JIJI PRESS)
Tepco, multinationale japonaise, est le plus grand producteur privé mondial d’électricité. Elle exploite diverses centrales dont trois nucléaires. Environ 38 000 salariés travaillent pour elle.
Un mauvais calcul du risque ou encore une maintenance défectueuse de la centrale posent de nombreuses questions sur une éventuelle responsabilité de Tepco dans la suite des événements catastrophiques qui se sont produits à Fukushima Daiichi. (AFP/ HO/TEPCO via JIJI PRESS)
Tepco présente un calendrier prévisionnel sur les neuf mois à venir. Les Trois actions prioritaires sont, dans un premier temps, de créer un système de refroidissement stable pour les réacteurs, d’injecter de l’azote afin d'éviter de nouvelles explosions d'hydrogène et de disperser la radioactivité. Puis Tepco prévoit d'assurer la stabilisation des réacteurs et, pour finir, de démanteler la centrale. (TEPCO)
Vidéo d'inspection de la centrale de Fukushima filmée par un drone T-Hawk, le 20 avril 2011. (TEPCO)
Tepco, embauche des «liquidateurs». Ce terme désigne les personnels intervenant après un accident nucléaire. Même si Tepco propose 3 500 € pour une vacation, difficile de trouver des volontaires.
Des employés de la communauté burakumin - la plus importante minorité au Japon dont les membres sont considérés comme des parias de la société - sont souvent employés par des sous-traitants de l'industrie nucléaire. Fukushima n’échappe pas à la règle. (TEPCO)
En avril, l’humidité trop élevée à l’intérieur des locaux des réacteurs n’a pas permis aux robots télécommandés à distance de mesurer la radioactivité.
Le 18 mai, des employés de Tepco entrent pour la première fois dans l'enceinte du réacteur n°3 de la centrale et quatre autres dans le bâtiment du réacteur n°2 pour y mesurer les taux de radioactivité et évaluer les dégâts. (TEPCO)
Avec la saison des pluies qui commence au Japon, la météo prévoit des pluies intenses et des vents violents qui pourraient s’abattre sur la centrale et favoriser la diffusion des poussières radioactives accumulées sur le site. (TEPCO)
Tokyo réclame le savoir-faire de l’AIEA. Il s’agit d’assister le Japon dans sa stratégie de décontamination autour du site, précise l’AIEA dans un communiqué. (IAEA/GREG WEBB)
Les citernes ont été fabriquées à Kanuma, dans la Préfecture de Tochigi. 370 livraisons sont prévues. Plus de 100.000 tonnes d'eau radioactive stagnent dans les sous-sols de la centrale nucléaire.
Tepco a déjà installé une capacité de stockage pour 13.000 tonnes d'eau contaminées. (TEPCO)
Le 12 juin, des ouvriers installent une plaque de béton dans le réacteur de l'unité 2 qui a été envahi par l’eau de mer. (TEPCO)
La veille, lors d'une assemblée générale, les dirigeants de Tepco ont affronté la colère des actionnaires de la compagnie.
Des cris, des appels à la démission et des demandes d'arrêts des réacteurs nucléaires ont retenti dans le « Grand hôtel » de Tokyo, où plus de 9000 propriétaires de titres Tepco avaient pris place.
La valeur de l'action de la compagnie d'électricité a fondu de quelque 85 % depuis, ruinant des petits porteurs issus de la classe moyenne. (TEPCO)
Le 30 juin, une digue temporaire de sacs de sable est installée le long de la centrale de Fukushima. (TEPCO)
Le 3 juillet, des feuilles d'acier sont posées sur le plancher du troisième réacteur de Fukushima pour empêcher que les radiations se propagent dans le sol. (AFP/HO/TEPCO)
Le 3 août 2011, le Japon crée un organisme public pour indemniser de plusieurs dizaines de milliards d'euros les victimes de Fukushima.
Dans un premier temps, 18 milliards d'euros seront injectés sous forme d'obligations spéciales, mais le montant final devrait être beaucoup plus élevé. Aux termes de la loi, Tepco et d'autres compagnies d'électricité d'origine nucléaire participeront à ce fonds de compensation. (TEPCO)
Dans la journée, un nouveau séisme de force 6 sur l’échelle de Richter secoue la région proche de la centrale de Fukushima. La pose d’une super structure hermétique en polyester a commencé sur les ruines du réacteur n°1. Cinq mois après l’accident, le taux de radioactivité dans le bâtiment du réacteur reste très élevé. (TEPCO)
"Malgré l'interdiction de s'adresser aux médias, "Monsieur T. S.", salarié chez TEPCO depuis dix ans, évoque les conséquences de la catastrophe." (NOUVEL OBSERVATEUR/Ursula Gauthier)
Le 4 novembre, Tepco annonce une perte nette de 5,20 milliards d'euros pour l'exercice 2011/12 en cours.
Ces prévisions ont été annoncées dans le cadre d'un plan pluriannuel sur lequel la compagnie s'est engagée afin de recevoir l'assistance des pouvoirs publics pour indemniser les victimes du désastre atomique.
Des dizaines de milliers de personnes ont été forcées de quitter leur domicile, des agriculteurs d'abandonner leurs terres et des entreprises de mettre la clef sous la porte. (TEPCO)
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