Cet article date de plus de treize ans.

L'Arche de Zoé dénonce un revirement des autorités tchadiennes

L'arrestation des neuf Français accusés d'avoir enlevé une centaine d'enfants dans l'est du Tchad et du Darfour (ouest du Soudan) serait due à un "revirement des autorités tchadiennes". C'est ce qu'a estimé un membre de l'association qui a monté l'opération, aujourd'hui à Vatry.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

"Nous n'avons pas d'explication sur ce revirement" , a déclaré Christophe Letien, bénévole de l'association l'Arche de Zoé, lors d'une conférence de presse à l'aéroport de Vatry (Marne). Une centaine de familles, venues pour accueillir les 103 enfants promis en provenance du Tchad et du Darfour, y ont passé la nuit, à l'annonce de l'arrestation des accompagnateurs français des enfants. Un geste pour démentir ce qui a été dit, dire qu'il ne s'agit pas d'un trafic d'enfants.

Selon lui, les autorités tchadiennes étaient au courant de l'opération.
"Nous avons des attestations de chefs de tribus et de maires assurant que les enfants étaient bien orphelins de père et de mère", ajoute-t-il.

L'association Arche de Zoé affirme avoir monté cette opération, baptisée "Children Rescue ", afin de "sauver de la mort" des orphelins affectés par la guerre civile au Darfour, et les faire "accueillir" par des familles en France.

Hier soir des familles qui voulaient accueillir des enfants ont manifesté à Paris devant l'ambassade du Tchad. Elles ont demandé la libération des 9 français détenus dans la ville d'Abéché. Les responsables de l'ONG Arche de Zoé accusent le gouvernement français d'inconséquence. Ils estiment que Paris n'a pas clairement interdit le projet. Pendant ce temps d'autres ONG continuent de dénoncer cette opération.

Selon cette association, tout était donc en règle et le gouvernement français était au courant. Depuis avril. C'est ce qu'a lancé Agathe Deregnancourt, du Collectif des familles pour les orphelins du Darfour aujourd'hui. "Il ne s'agissait pas ni d'achat ni d'adoption. Les enfants devaient avoir en toute légalité une carte de réfugié politique pour avoir le droit d'asile en France.
Matignon confirme que Rama Yade, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et aux Droits de l'homme, a bien été contactée, il y a trois mois, par l'Arche de Zoé. Mais il assure qu'elle a alors averti les autres autorités gouvernementales du caractère "douteux" de l'initiative.

Le parquet de Paris, qui a été saisi par le Quai d'Orsay dès juillet, a ouvert une information judiciaire mercredi. Pour "exercice illégal de l'activité d'intermédiaire en vue de l'adoption ".
La justice devra éclaircir, entre autre, l'aspect financier de l'affaire.
Selon le ministère des Affaires étrangères, les familles d'accueil ont payé entre 2.800 et 6.000 euros chacune contre bonne réception de l'enfant. Le total des sommes collectées s'élèverait à environ un million d'euros.
L'Arche de Zoé explique que ces dons visaient exclusivement à financer l'opération.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.