L'Iran n'a présenté samedi aucune nouvelle proposition sur le programme nucléaire de Téhéran
C'est ce qu' a déclaré le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, après avoir rencontré à Munich le ministre iranien des Affaires étrangères.
Peu avant, les Etats-Unis et l'Allemagne ont ouvertement douté de la bonne volonté de l'Iran sur son programme nucléaire.
"Il n'y avait pas de nouvelle proposition. Nous avons échangé nos vues. Le dialogue se poursuit et il faut l'accélérer, c'est ce qui compte", a déclaré le directeur de l'AIEA.
La veille, le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, avait estimé qu'un accord sur le traitement à l'étranger de l'uranium iranien faiblement enrichi n'était "pas trop lointain".
Un optimisme tempéré par le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates. "Je n'ai pas le sentiment que nous soyons proches d'un accord", a-t-il déclaré. Il a jugé que l'Iran n'avait rien fait pour "rassurer la communauté internationale" et a ajouté que celle-ci devait "se demander si le temps n'est pas venu de choisir une autre voie."
Lors d'une conférence internationale sur la sécurité à Munich, Mottaki avait toutefois précisé qu'il devait revenir à Téhéran, et non à ses six interlocuteurs - les membres du Conseil de sécurité de l'Onu et l'Allemagne -, de fixer les quantités concernées.
Trois jours plus tôt, le président Mahmoud Ahmadinejad avait dit que l'Iran était finalement disposé à envoyer son uranium enrichi à 3,5% à l'étranger pour qu'il soit transformé en combustible enrichi à 20% pour un réacteur médical de Téhéran.
Mottaki a souligné que les trois éléments fondamentaux d'un accord seraient le calendrier, le lieu de l'échange et les quantités impliquées.
Mais ces conditions ne semblent pas convenir aux Six, qui demandent à l'Iran d'accepter leur proposition de livrer 1.200 kilos de leur uranium faiblement enrichi, en une seule fois, à un destinataire convenu.
La piste diplomatique et celle des "pressions"
"Notre main est toujours tendue vers eux. Mais jusqu'ici elle est tendue vers le néant. Et je n'ai rien vu depuis hier qui me fasse changer de point de vue", a déclaré le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle.
Le conseiller américain à la sécurité nationale, James Jones, a pour sa part souligné à Munich que l'Iran s'exposait à à un nouveau train de sanctions, faisant état d'un "degré sans précédent de consensus international".
Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Chine et Allemagne se sont entretenus par vidéo-conférence vendredi des "deux pistes" suivies avec Téhéran, la piste diplomatique et la piste des "pressions".
La Russie, par le truchement de son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov, n'a pas exclu de durcir le ton si la République islamique ne se montrait pas plus constructive, mais Pékin a réitéré ses préventions quant à de nouvelles sanctions.
Interrogé au sujet de ces préventions, Robert Gates a déclaré qu'il ne croyait pas que la Chine ait fermé totalement la porte à un durcissement vis-à-vis de Téhéran. Le ministre allemand de la Défense, Karl-Theodor Zu Guttenberg, a souligné que le Conseil de sécurité devait assumer sa responsabilité internationale en prenant des mesures appropriées pour mettre un terme aux tergiversations de l'Iran.
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