La mort de ben Laden ne signifie pas la fin d'Al Qaïda, dont le monde redoute maintenant la vengeance
Le président américain Barack Obama a appelé à "rester vigilant", assurant qu'Al Qaïda continuait à menacer les Etats-Unis.
Tout en se félicitant d'avoir "porté un coup terrible à l'ennemi", le directeur de la CIA, Leon Panetta, a prévenu qu'il est "presque certain que les terroristes vont tenter de venger" Oussama ben Laden.
Mêmes craintes en Europe, où le coordinateur de la lutte antiterroriste de l'Union européenne, Gilles de Kerchove, a estimé qu'il fallait "rester vigilant". "En Europe ou aux Etats-Unis, une sécurité renforcée est nécessaire", a-t-il dit.
Interpol a souligné que la menace terroriste mondiale restait élevée et son secrétaire général, Ronald Noble, a demandé aux bureaux de l'organisation de coopération policière et aux autorités de ses 188 pays membres "d'être en alerte maximale face à des actes de représailles si Al Qaïda devait essayer de prouver qu'elle existe encore malgré la mort de son plus haut dirigeant."
Ben Laden considéré par certains comme "un martyr"
Des experts en sécurité soulignent que ben Laden n'exerçait plus de contrôle effectif sur un réseau éclaté depuis plusieurs années en une nébuleuse de groupuscules autonomes et éclatés géographiquement.
"Si nous, en tant qu'Occidentaux, sommes satisfaits de voir que justice a été rendue pour un terroriste, nombreux seront ceux qui considéreront Oussama ben Laden comme un martyr", a expliqué à Reuters Television Julian Lindley-French, du centre d'études et de réflexion Chatham House, à Londres.
"Ne nous y trompons pas: les djihadistes violents réagiront à cela", a-t-il prévenu.
De fait, une volonté de vengeance transparaissait dans des messages postés lundi sur des forums islamistes en langue arabe. "Que Dieu maudisse Obama" pouvait-on lire dans un message, cependant qu'un autre précisait: "Américains (...) il est encore légitime pour nous de vous trancher la gorge."
Les pays occidentaux prônent "la vigilance"
Face au risque de représailles, les Etats-Unis ont recommandé à leurs ressortissants d'éviter les grands rassemblements ainsi que les voyages.
En France, Nicolas Sarkozy, de même que le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, ont souligné que la mort de Ben Laden ne signifiait pas "la fin d'Al Qaïda".
"Le combat contre les criminels qui s'en réclament doit se poursuivre sans relâche et rassembler tous les États qui sont victimes de ces crimes", a estimé le chef de l'Etat français.
Le plan antiterroristeà son niveau actuel, soit le niveau rouge, l'avant-dernier sur l'échelle des risques.
Londres a ordonné à ses ambassades dans le monde de renforcer leur dispositif de sécurité. "Nous allons devoir continuer dans les jours à venir à être vigilants, même plus vigilants, quant à la menace terroriste internationale", a averti le chef de la diplomatie britannique William Hague.
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