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La sécheresse accroît les tensions entre Israël et la Palestine

Alors que les températures au Proche-Orient avoisinent les 35 degrés en ce moment, les agriculteurs palestiniens s'inquiètent de la sécheresse et accusent les Israéliens.
Article rédigé par Nicolas Ropert
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Un fermier palestinien marche au milieu de plants de concombres secs, lors d'un épisode de sécheresse en 2008  ©  REUTERS/ Mohamad Torokman)

Dans les territoires palestiniens, une partie des récoltes risque d'être perdue car les cultivateurs manquent d'eau en cette saison. Ils accusent Israël, qui contrôle la gestion de l'eau, mais l'Etat Hébreu dément et pointe la vétusté des canalisations palestiniennes.

Hajj Ameen cultive des tomates, des concombres, des haricots verts et des courgettes située non loin de Ramallah, au nord de Jérusalem. Ce fermier palestinien possède aussi 150 bêtes, des chèvres et des moutons. Mais en cette saison, il manque d'eau.

"Il ne me reste plus que 20 jours de réserve d'eau environ, mais seulement pour les bêtes Si je veux acheter trois mètres cube, ça me coûte environ 10 euros rien pour l'eau, ce à quoi je dois rajouter l'essence pour mon tracteur et du temps pour transporter l'eau. Donc ça me pénalise sérieusement."

Les Israéliens consomment l'eau des nappes phréatiques en territoires palestiniens

Aujourd'hui un Israélien consomme en moyenne quatre fois plus d'eau qu'un Palestinien, alors que les nappes phréatiques se trouvent en majorité dans les territoires palestiniens. Hassan Nofel, le directeur général de l'eau au sein du ministère palestinien de l'agriculture, note que la demande vient en particulier des agriculteurs de l'ouest et du nord de la Cisjordanie.

"C'est la période d'irrigation pour les cultures, pour les arbres fruitiers et les légumes. Donc où que vous alliez poser la question, la plupart des fermiers palestiniens vous diront qu'ils manquent d'eau."

Des pertes d'eau importantes dues aux canalisations

Israël accuse les Palestiniens de gaspiller l'or bleu. Selon des études récentes, les pertes d'eau dues aux canalisations sont de près de 40% côté palestinien. De gros efforts sont faits dans ce domaine assure Said Degher, un agronome palestinien qui travaille sur la question de l'eau.

"On ne peut pas considérer qu'il y a un manque d'eau. Il s'agit davantage d'une distribution inégale parce que les Palestiniens ne reçoivent qu'une infime partie de l'eau qui se trouve sur leur territoire. Toute l'eau est contrôlée par l'occupant israélien. Quand Israël accuse les Palestiniens de mauvaise gestion de l'eau, je me demande comment c'est possible de gaspiller ce que l'on a pas ?"

La plupart des observateurs estiment qu'une solution politique au conflit israélo-palestinien ne pourra être trouvée tant que la question de l'eau ne sera pas réglée.

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