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LA VIDEO. Le mariage pour réparer le viol
Au Liban comme dans de nombreux pays du Moyen-Orient, un violeur peut échapper à la prison s’il épouse sa victime. Et c’est la loi qui le dit. L’article 522 que très peu de personnes connaissent date de 1948. Le Parlement libanais a décidé de le supprimer après une forte mobilisation des ONG. Les explications d’Éléonore Abouez.
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La même loi archaïque figurait aussi dans le code pénal au Maroc. Elle a été abolie en 2014, deux ans après le suicide d’une adolescente de 16 ans contrainte d’épouser son violeur pour sauver l’honneur. Les associations marocaines ne comptent pas s’arrêter là et réclament une nouvelle loi qui punit sévèrement les auteurs de violences à l’encontre des femmes.
La double peine
La question du viol est taboue et dans les sociétés traditionnelles, les filles n’osent pas porter plainte. Perdre sa virginité (même à cause d’un viol), c’est perdre son honneur et celui de toute sa famille. C’est aussi ne plus trouver de mari. Alors, pour réparer le mal, on arrange un mariage entre la fille violée et son agresseur et le viol reste impuni.
Une loi répandue
La loi qui protège le violeur s’il épouse sa victime est ancienne et souvent méconnue. Elle est toujours valable en Tunisie, en Algérie, en Syrie, en Jordanie, et la liste est longue.
En novembre 2016, la Turquie était sur le point de rajouter cette loi dans son code pénal. La forte mobilisation des associations a mis en échec ce projet. Il faut savoir enfin que cette loi n’est pas l’apanage des pays arabes ou musulmans. Le mariage dit réparateur existait dans le Code pénal italien. L’article 544 a été supprimé seulement en 1981.
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