Un culturiste français se prépare pour le concours de Mister Univers

Le régime protéiné d'Alexandre Piel se compose de poulet et de blanc d'œuf. Le matin, il s'en faire cuire une dizaine. Le soir, il engloutit deux volailles grillées. Champion du monde de culturisme, ce Français de 39 ans porte sur ses larges épaules, patiemment sculptées depuis vingt ans, les espoirs français au prochain concours de Mister Univers, organisé samedi 30 novembre à Hambourg (Allemagne). Déjà champion du monde depuis juin, il va tenter de remporter dans sa catégorie, "athlétiques" (moins de 80 kg), ce titre prestigieux.

Alexandre Piel achève un entraînement intense dans la salle de musculation de Petit-Couronne, près de Rouen (Seine-Maritime). Cet agent municipal pour la voirie, qui manie le marteau-piqueur le matin à Saint-Etienne-du-Rouvray, s'entraîne de trois à quatre heures l'après-midi. "Ça commence à être dur de tenir, il faut une volonté de fer", confie-t-il. Le plus difficile pour un culturiste, ce n'est pas tant de soulever des haltères que de faire fondre la graisse autour du muscle par un régime alimentaire draconien.

Fluet à 18 ans, fier de ses pectoraux à 39

Tout jeune, Alexandre Piel était plutôt fluet. "Adolescent, je pratiquais la boxe chez les plumes puis, pour monter de catégorie, j'ai commencé la musculation à 18 ans et j'ai attrapé le virus", raconte-t-il. Aujourd'hui, il se dit fier de ses pectoraux et de ses biceps, mais avoue avoir des difficultés à obtenir des fessiers "bien striés".

La quarantaine, le Graal aussi. Mais même s'il gagne à Hambourg, Alexandre Piel ne sera pas prophète en son pays. Car dans le petit monde très éclaté du bodybuilding, on compte plusieurs organisations qui tiennent leurs propres événements.

La Fédération française d'haltérophilie, musculation, force athlétique et culturisme "naturel", la seule à être reconnue par l'Etat français et à pratiquer les contrôles antidopage, dit ne pas le connaître. Alexandre Piel dépend d'une autre fédération, affiliée à la NAC International, qui organise le concours de Mister Univers en Allemagne mais ne pratique pas ces contrôles. Le sportif est catégorique : "Je ne prends rien du tout." Plus que de reconnaissance en France, le culturiste normand rêve d'Amérique et de participer aux concours qu'y organise son modèle, Arnold Schwarzenegger.