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Le maréchal Sissi candidat à la présidence égyptienne

Le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, chef de l'armée égyptienne et ministre de la Défense, a décidé de renoncer à ces fonctions pour se présenter à l'élection présidentielle, dont il sera le grandissime favori. Il l'a annoncé lui-même mercredi à la télévision. Il veut lutter contre le terrorisme
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Maxppp)

"C'est vrai, il
s'agit de mon dernier jour sous l'uniforme, mais je continuerai à lutter chaque
jour pour une Egypte libérée de la peur du terrorisme.
"
Dans une allocution télévisée, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi a annoncé sa
candidature à la présidentielle. Une candidature qui l'oblige à renoncer à ses
fonctions militaires.

"Je ne peux pas faire
de miracles. Je propose en revanche de travailler dur et de faire preuve
d'abnégation (...) Il faut être francs avec nous-mêmes: notre pays a de grands
défis à relever. Notre économie est faible. Des millions de jeunes sont victimes
du chômage en Egypte. C'est inacceptable
", a-t-il poursuivi. 

Sa candidature à la présidentielle
ne faisait guère de doute
, puisqu'il a déclaré à plusieurs reprises dans la presse
qu'il ne pouvait ignorer "l'appel du peuple".

La date du scrutin n'a pas
encore été fixée mais il devrait avoir lieu avant la fin juin, comme le prévoit
la Constitution. Le seul rival déclaré du maréchal Sissi est pour l'heure le candidat
de la gauche nassérienne Hamdine Sabahi, troisième de la présidentielle de
2012.

Heurts entre police et Frères musulmans

Nombre d'Egyptiens voient
dans l'ancien chef des services de renseignement militaires, âgé de 59 ans,
l'homme fort qui pourra sortir le pays des trois années d'instabilité
politique, d'insécurité et du naufrage économique qui ont suivi le soulèvement
contre Hosni Moubarak, en 2011.

Cibles d'islamistes
radicaux qui ont multiplié les attentats ces derniers mois, l'armée et la police
mènent une répression implacable contre les Frères musulmans, dont des milliers
de membres ont été tués ou arrêtés pour avoir participé à des manifestations,
et plus généralement contre toutes les voix discordantes en Egypte.

Lundi, un tribunal de Minya
a condamné à mort 529 partisans de la confrérie à l'issue d'un procès expéditif
décrié par les organisations des droits de l'homme, l'Onu et les capitales occidentales.

Plusieurs centaines de
jeunes ont manifesté contre ce verdict, mercredi à l'Université du Caire, à
l'appel des "étudiants contre le coup d'Etat" et affronté la police anti-émeute.
Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et de huit blessés.

Condamnation américaine et européenne

Le secrétaire d'Etat
américain John Kerry s'est également élevé mercredi contre les 529
condamnations à morts prononcées la veille. "J'exhorte le
gouvernement intérimaire égyptien à revenir sur ce verdict à garantir un procès
équitable aux accusés. Toute autre décision déshonorerait ceux qui ont fait le
sacrifice de leur vie pour les valeurs démocratiques
", a-t-il estimé.

Au nom des "28",
Herman van Rompuy, président du Conseil européen, s'est dit scandalisé.
"Nous invitons les autorités égyptiennes à rétablir l'Etat de droit ",
a-t-il ajouté, lors d'une conférence de presse organisée à l'issue d'un
entretien avec Barack Obama, qui
était en visite à Bruxelles.  

 

 

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