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Les forces militaires loyales à Mouammar Kadhafi ont réussi à pénétrer dans l'important port pétrolier de Ras Lanouf

Elles sont lancé vendredi une attaque aérienne sur un poste de contrôle de la rébellion à une dizaine de km à l'est de Ras Lanouf, qui était le poste avancé des insurgés vers l'ouest depuis une semaine.Selon des journalistes de l'AFP, l'attaque n'aurait pas fait de victimes, mais les combats se poursuivaient à l'artillerie lourde des deux côtés.
Article rédigé par France2.fr
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Les insurgés fuyent Ras Lanouf, jeudi 11 mars 2011, sous une pluie de roquettes et d'obus. (AFP)

Elles sont lancé vendredi une attaque aérienne sur un poste de contrôle de la rébellion à une dizaine de km à l'est de Ras Lanouf, qui était le poste avancé des insurgés vers l'ouest depuis une semaine.

Selon des journalistes de l'AFP, l'attaque n'aurait pas fait de victimes, mais les combats se poursuivaient à l'artillerie lourde des deux côtés.

Les insurgés tiraient des roquettes Katioucha en direction des forces du colonel Kadhafi, et l'armée répliquait avec des obus et des roquettes Grad.

Jeudi, une offensive majeure des forces pro-Kadhafi, qui a fait au moins 10 morts et des dizaines de blessés, a obligé les insurgés à abandonner Ras Lanouf.

Mais un commandant des insurgés a annoncé que ses hommes avaient mené une contre-attaque dans la nuit, et un porte-parole de l'opposition à Benghazi a assuré que le colonel Kadhafi n'avait pas assez de troupes au sol pour tenir les places prises grâce à de violents bombardements.

L'un des fils Kadhafi annonçait jeudi "une victoire" proche
Jeudi soir, Saïf al Islam, l'un des fils de Mouammar Kadhafi, avait affirmé que les troupes loyalistes allaient lancer une offensive de grande ampleur."J'adresse un message à nos frères et nos proches à l'Est qui nous envoient chaque jour des appels à l'aide (...): nous arrivons!", a-t-il dit devant des centaines de jeunes en délire.

S'adressant aux insurgés, le fils du colonel Kadhafi a indiqué que l'Otan, Washington, Paris ou Londres n'allaient "leur servir à rien", martelant: "Je jure devant Dieu que nous allons gagner (...) La victoire est en vue".

Le Conseil national libyen des insurgés appelle à l'aide
Face aux attaques des forces loyalistes, le chef du Conseil national libyen (CNL, reconnu par Paris), Moustafa Abdeljalil, dont la capture a été mise à prix par le régime, a lancé un appel à l'aide internationale, affirmant que sans celle-ci "Kadhafi anéantira" le pays. Il a notamment réclamé une zone d'exclusion aérienne pour empêcher les raids.

Ras Lanouf sous une pluie de roquettes
Jeudi après-midi, les insurgés fuyaient Ras Lanouf, base la plus avancée des rebelles dans l'Est, située à 650 km de la capitale, sous une pluie de roquettes et d'obus.

Sur la route pour Ras Lanouf, les forces loyalistes "ont purgé le port et l'aéroport de la ville de Sidra des éléments armés soutenus par Al-Qaïda", a indiqué la télévision officielle. "Nous sommes vaincus. Ils bombardent à coups d'obus et nous fuyons. Cela signifie qu'ils sont en train de reprendre Ras Lanouf", a reconnu un insurgé.

A 40 km à l'ouest de Tripoli, Zawiyah était sous contrôle des pro-Kadhafi, après de violents combats, selon des témoins. Cette ville, qui abrite la principale raffinerie de pétrole alimentant la capitale et l'ouest du pays, était jusque là le bastion des insurgés le plus proche de Tripoli.

En revanche, les rebelles continuaient de contrôler la ville de Misrata à 150 km à l'est de Tripoli. "Il n'y a plus de combats", a indiqué un témoin alors que d'autres avaient affirmé que des forces loyalistes convergeaient vers Misrata.

Le CICR s'attend "au pire"
"Nous devons nous préparer au pire", "à une intensification des combats", a lancé jeudi le président du Comité international de la Croix-Rouge, Jakob Kellenberger de Genève. M. Kellenberger a souligné n'avoir "aucun problème" à utiliser le "terme de guerre civile" pour décrire les violents combats qui continuent de plus belle et qui ont fait depuis le 15 février des centaines de morts et poussé à la fuite près de 200.000 personnes.

Pétrole: le marché sous surveillance

Si les opérateurs sont aussi attentifs à l'Arabie saoudite, c'est parce que le royaume reste un pays clef pour l'approvisionnement, alors que l'intensification des combats en Libye privent le marché de plus des deux tiers de la production de brut du pays.

"Les capacités de production non utilisées dans le monde sont hautement concentrées: l'Arabie saoudite en contrôle les trois quarts. Aucun autre pays ne possède à ce point la capacité de pomper rapidement davantage de brut pour compenser des carences" de l'offre mondiale, rappellent les analystes de Barclays Capital.

Alors que de forts mouvements de protestation se poursuivent chez les voisins du royaume wahhabite, au Yémen, à Oman et surtout à Bahreïn, la contagion des violences à l'Arabie saoudite, pour l'instant improbable, pourrait propulser les cours du baril à ses records de 2008, c'est-à-dire au-delà de 147 dollars, estiment-ils.

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