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Les Kurdes de France, une communauté très active politiquement

La communauté kurde est à nouveau sous les feux de l'actualité, après le meurtre de trois de ses membres jeudi matin à Paris. Qui sont les membres de cette communauté ? Combien sont-ils et depuis quand sont-ils installés en France? Focus sur une diaspora très mal connue des Français.
Article rédigé par Ouafia Kheniche
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

Les Kurdes, nation sans Etat. Peuple écartelé entre la
Syrie, la Turquie, l'Iran et L'Irak. Les autres, les Kurdes en exil, vivent pour
environ 150.000 d'entre eux en France. A 90% les Kurdes de France sont originaires de Turquie.

Leur région d'origine, le sud-est de l'Anatolie, est rurale et assez pauvre. Dans les années 60 et 70, une partie de cette
communauté a quitté la région d'abord vers l'ouest de la Turquie et pour certains d'entre eux, la migration s'est poursuivie jusqu'en France.

Quelques années plus tard, l'immigration est devenue plus politique après la création du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). La guerre entre le PKK, parti indépendantiste kurde, et le gouvernement
turc
a eu pour conséquence de ravager les villages de cette région et d'accélérer le départ de ces populations.

Une communauté "quadrillée politiquement"

Les Kurdes de France sont principalement installés en région parisienne mais aussi dans la region de Lyon et en Alsace. Autour de Strasbourg, la commnunauté kurde est assez nombreuse du fait de la proximité géographique avec les familles installées de l'autre côté de la frontière, en Allemagne. Ce pays compte d'ailleurs la plus forte immigration kurde d'Europe avec 650.000 personnes.

 

"En France, cette communauté vit à l'écart ", estime Dorothée Schmid, chercheuse à l'IFRI (Institut français des relations internationales). Ils sont installés dans le pays durablement et sont quadrillés politiquement par le PKK ". Une implantation très forte que confirme un autre chercheur, Didier Billion, de l'IFRI (institut de relations internationales et stratégiques)

Pour le reste de la communauté kurde, les syriens et les irakiens, la France n'est pas une fin en soi. "Les Kurdes venus plus récemment, ont été chassés par les guerres successives entre l'Iran et l'Irak puis en Irak et enfin en Syrie" poursuit la chercheuse. Majoritairement masculine, cette vague migratoire aspire en grande partie à quitter la France, l'une des étapes de leur long périple. Les Kurdes de Syrie et d'Irak veulent majoritairement rejoindre l'Angleterre.

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