Cet article date de plus d'onze ans.

Les trois batailles du pape

Lors du vol de retour des JMJ, François a répondu aux journalistes, évoquant les principaux axes de son début de pontificat.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le pape François s'adresse aux journalistes dans l'avion qui les ramène en Italie, après les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), à Rio de Janeiro (Brésil), le 28 juillet 2013.  (AFP )

Dimanche 28 juillet, le pape François quittait Rio de Janeiro (Brésil), où il avait présidé les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), le "cœur rempli d'heureux souvenirs" et un peu lasse.

Cependant, l'épreuve n'était pas tout à fait terminée. Dans l'avion qui le ramenait à Rome, le pape s'est livré à un exercice de communication face aux journalistes qui l'accompagnaient. Pendant plus d'une heure, il a présenté les grandes batailles qu'il entend mener pour le début de son pontificat.

Impulser une ouverture vers les gays

Première surprise : François a évoqué les gays comme jamais auparavant dans l'histoire du catholicisme un pape ne l'avait fait. "Si une personne est homosexuelle, cherche Dieu et est de bonne volonté, qui suis-je pour la juger ?", a-t-il lancé. "Le catéchisme de l'Eglise catholique explique si bien cela. On ne doit pas marginaliser ces personnes, qui doivent être intégrées à la société."

C'est la première fois qu'un pape parle de ce sujet sensible pour l'Eglise en public. Interrogé sur les rumeurs d'un "lobby gay" au Vatican, qui se coopterait, il a plaisanté : "On écrit beaucoup de choses sur le lobby gay. Je n'ai toujours pas rencontré au Vatican une seule personne munie d'une carte d'identité disant qu'elle est gay." Plus sérieusement, il a expliqué que "le problème n'est pas d'avoir cette tendance, c'est de faire du lobbying. Lobbying politique, lobbying maçonnique, quel qu'il soit. On écrit tant sur ce lobby gay. Faire du lobbying, c'est le problème le plus grave, selon moi. Et je vous remercie beaucoup d'avoir posé la question".

Si ces propos ont été salués par des associations homosexuelles, qui y décèlent une évolution, la doctrine n'a toutefois pas changé : l'homosexualité reste un acte "désordonné".

Assainir la banque du Vatican

François est aussi revenu sur la banque du Vatican (l'Institut pour les œuvres de religion, IOR). Depuis plusieurs décennies, cet établissement embarrasse le Vatican par ses scandales financiers. L'IOR est accusé de ne pas respecter les standards internationaux de transparence dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d'argent et l'évasion fiscale

"Il y a le problème de l’IOR : comment l’accompagner, comment le dessiner, comment le reformuler, comment assainir ce qu’il faut assainir. (…) Je ne sais pas ce que va devenir l’IOR. Certains disent qu’il faudrait peut-être que ce soit une banque, d’autres que ce soit un fonds d’aide, et d’autres veulent le fermer. On entend ces rumeurs. (...) Je ne peux pas dire comment se finira cette histoire, et c’est beau. Parce que si l’on cherche, on trouve : on est humain ! Nous devons trouver le meilleur", a-t-il déclaré, selon La Vie. Pour le pape, le fonctionnement de la banque doit avant tout être "honnête et transparent".

Par ailleurs, en réponse à une question sur Mgr Battista Ricca, chargé de superviser la réforme de l'IOR et qui aurait été mêlé, selon des médias italiens, à des réseaux gays lorsqu'il était diplomate en Amérique latine, le pape a répondu qu'à la suite d'une "enquête rapide", ces accusations étaient infondées.

 Réformer la curie

Autre grand cheval de bataille de François : la réforme de la curie (l'ensemble des organismes gouvernementaux du Saint-Siège). "Il faut favoriser la synodalité avec la commission des huit cardinaux, mais en ajoutant aussi les différents épiscopats du monde pour améliorer le gouvernement de l'Eglise", a-t-il expliqué, rapporte Le Figaro.

Interrogé sur la résistance au changement, il a dit ne pas en avoir vraiment ressenti, mais "il est vrai que je n'ai pas encore fait beaucoup de choses. J'ai plutôt trouvé de l'aide, des gens loyaux. J'aime les gens qui me disent : 'Je ne suis pas d'accord, je vous le dis, vous faites ce que vous voulez.' J'en ai rencontrés, des gens comme cela, ce sont de vrais collaborateurs."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.