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Mali : les rebelles touareg affirment contrôler Kidal après des combats meurtriers

L'Etat malien n'a jamais réussi à complètement y reprendre pied malgré l'offensive lancée en 2013 par l'armée française, qui a permis de libérer le nord du Mali de l'emprise de groupes islamistes.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des soldats maliens patrouillent à Kidal (Mali), le 29 juillet 2013.  (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

La situation se détériore à nouveau au Mali. Les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), une rébellion indépendantiste, ont affirmé mercredi 21 mai avoir pris le contrôle de Kidal, dans le nord-est du Mali, après de nouveaux combats dans la ville qui ont fait plusieurs tués dans les rangs de l'armée malienne.

Théâtre d'affrontements sanglants le week-end dernier, Kidal (1 500 km au nord-est de Bamako) est le fief du MNLA. L'Etat malien n'a jamais réussi à complètement y reprendre pied malgré l'offensive lancée en 2013 par l'armée française, qui a permis de libérer le nord du Mali de l'emprise de groupes islamistes. Les combats, d'abord qualifiés d'"opération de sécurisation" par l'armée malienne, ont éclaté mercredi matin, avant de tourner dans l'après-midi en défaveur de Bamako.

"Nous contrôlons actuellement toute la ville de Kidal", a déclaré Mohamed Ag Rhissa, un chef du groupe rebelle, contacté par téléphone depuis Bamako. Une source militaire au sein de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a confirmé que "les groupes armés ont pris nettement le dessus sur les forces armées maliennes". Les camps militaires restent "sous contrôle de l'armée malienne", a-t-elle cependant précisé, ajoutant : "les bruits d'armes cessent actuellement".

L'ONU appelle au cessez-le-feu

Un responsable au ministère malien de la Défense s'est borné à dire que les militaires maliens "sont toujours sur le terrain face aux forces coalisées d'Aqmi [Al-Qaïda au Maghreb islamique], du Mujao [Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest]", deux des groupes jihadistes qui occupaient le nord du Mali en 2012-2013, et à d'"autres trafiquants". L'armée malienne a subi de nouvelles pertes lors des combats, et certains de ses hommes ont été capturés.

Les combats de mercredi font suite à des affrontements ayant fait le 17 mai à Kidal plus de 30 morts, selon les autorités maliennes, qui avaient annoncé dans la foulée l'envoi de 1 500 soldats sur place. Ce regain de tension a obligé la France à décaler de "quelques semaines" la réorganisation de son dispositif militaire au Sahel. Il a aussi amené Paris à muscler sa présence dans la région septentrionale du Mali. Une centaine de soldats français ont été envoyés en renfort dans la ville de Gao (au sud de Kidal), a annoncé mercredi l'armée française, qui a déjà envoyé une trentaine de soldats en renfort à Kidal.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé mercredi "à la cessation immédiate des combats et à la mise en place d'un cessez-le-feu" à Kidal. Exprimant "sa préoccupation pour la sécurité des populations civiles", il a condamné "le meurtre des civils et [appelé] à ce que tous les auteurs soient traduits en justice", selon son porte-parole.

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