Un jihadiste malien condamné à 9 ans de prison pour la destruction des mausolées de Tombouctou
Ahmad Al Faqi Al Mahdi était accusé de crime de guerre pour avoir "dirigé intentionnellement des attaques" contre neuf mausolées à Tombouctou, en 2012.
La Cour pénale internationale (CPI) a reconnu, mardi 27 septembre, lors d'un verdict historique, un jihadiste malien coupable de la destruction de mausolées classés au patrimoine mondial de l'humanité à Tombouctou, au Mali. Ahmad Al Faqi Al Mahdi a été condamné à neuf ans de prison.
Il était accusé de crime de guerre pour avoir "dirigé intentionnellement des attaques" contre neuf des mausolées de Tombouctou, dans le nord du Mali, et contre la porte de la mosquée Sidi Yahia entre le 30 juin et le 11 juillet 2012.
Destruction à coup de pioche et de burin
"Considérant notamment sa participation directe à de nombreux incidents et son rôle en tant que porte-parole pour les médias", les juges ont estimé que l'accusé était coupable, a affirmé le juge Raul Pangalangan. C'est d'ailleurs ce qu'il avait plaidé, en août, à l'ouverture de son procès.
Ahmad Al Faqi Al Mahdi a demandé pardon à son peuple, assurant être "plein de remords et de regrets". Disant avoir été à l'époque "sous l'emprise" de groupes jihadistes, il avait appelé les musulmans du monde entier à résister "à ce genre d'actions".
Selon la procureure de la CPI, l'accusé était membre d'Ansar Dine, l'un des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui ont contrôlé le nord du Mali pendant environ dix mois en 2012, avant d'être en grande partie chassés par une intervention internationale déclenchée en janvier 2013 par la France.
En tant que chef de la Hisbah, la brigade islamique des mœurs, il aurait ordonné et participé aux attaques contre les mausolées, détruits à coups de pioche, de houe et de burin.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.