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Michel Rocard : "l'intervention au Mali était absolument nécessaire"

INTERVIEW L'ancien Premier ministre socialiste était invité ce jeudi soir de France Info. Il déclare soutenir pleinement l'intervention au Mali même si celle-ci s'annonce "longue" et "risquée", et rappelle également l'importance du rôle du président de la République comme chef des armées.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Guillaume Gaven Radio France)

"Je fais partie de
ceux qui avaient approuvé François Hollande pendant sa campagne, quand il avait
dit que les expéditions militaires en Afrique, c'était fini
", souligne
Michel Rocard, invité de France Info ce jeudi. Pourtant, l'ancien Premier ministre de François Mitterrand estime
que l'intervention de l'armée française au Mali était indispensable : "il
n'y a pas eu le choix. On nous l'a demandé, et qui nous l'a demandé ? Le
président par intérim de ce pays
".

Pour Michel Rocard, le
symbole est fort, car dans un conflit faisant intervenir des enjeux religieux,
"des musulmans pacifiques, qui veulent vivre en paix comme 98% du monde
musulman, demandent l'aide de non-croyants au prophète, c'est-à-dire
nous
". Cette dimension confessionnelle pourrait également expliquer en
partie les événements survenus ce jeudi en Algérie :

"Les extrêmistes
ont très bien compris que le bon acceuil fait aux troupes françaises est un
danger pour eux. Avec l'affaire algérienne, ils montrent qu'ils veulent changer
le rapport de force et faire passer l'idée que nous sommes en train d'agresser
l'Islam".

L'Europe de la Défense
"n'existe pas "

L'intervention au Mali,
explique Michel Rocard, s'annonce longue. Car si la neutralisation des groupes
qui se déplacent en véhicule devrait prendre quelques semaines, "ce ne
sera pas tout : il restera des djihadistes isolés qui voudront se venger,
furieux. Nous aurons un retour à un terrorrisme primitif et plus artisanal pour
longtemps
". Mais, assure l'ancien Premier ministre, "nos
militaires sont des bons, et le monde entier le sait
".

Premier ministre alors que
la première guerre du Golfe éclatait, Michel Rocard a rappelé le rôle
prépondérant du président de la République en temps de guerre : "C'est
le chef des Armées. C'est-à-dire que par l'écriture même de la Constitution, il
a le pouvoir jusque dans les détails, beaucoup plus que sur le reste des
problèmes, où il n'a qu'un rôle d'inspirateur
". Enfin, sur la position
des autres pays européens, Michel Rocard dit regretter les plaintes françaises
qui déplorent un manque de soutien : "Cela fait 30 ans que l'Europe de
la défense n'existe pas. Je n'aime pas beaucoup cette complainte
".  

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