Reportage "Vous n'avez pas d'autre choix avec ces gens" : à Haïfa, les habitants soutiennent l'offensive israélienne contre le Hezbollah

Malgré la crainte des ripostes, la ville de Haïfa au nord d'Israël vit au rythme de l'escalade du conflit avec le Liban.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des rockets tirées depuis le sud du Liban, le 29 septembre 2024. (MOSTAFA ALKHAROUF / ANADOLU)

Au Liban, après la mort du chef du Hezbollah Hassan Nassralah, l’armée israélienne continue ses bombardements. Des dépôts d’armes sont ciblés, d’autres dignitaires de la milice chiite ont été tués. Ces dernières heures, Israël n’entend laisser aucun répit au Hezbollah quitte à ce que l’escalade continue encore et encore. À Haïfa, au nord d’Israel, à seulement 10 kilomètres de la frontière, les habitants sont nombreux à soutenir cette guerre.

Depuis la mort d’Hassan Nassrallah, la ville vit au ralenti dans la crainte des ripostes venues de la région. Quelques habitants sortent sur l’unique plage qui n’a pas été fermée par les autorités. Une respiration pour Gad, venu avec sa fille : "Je n’aimerais pas être le Premier ministre et dire : 'Ok, on va devoir tuer des femmes et des enfants pour se sauver nous-même'. Je ne sais pas quelle est la solution. Je ne sais pas. Mon cœur me fait mal quand je vois des gens touchés de tous les côtés. Mais cela me ferait beaucoup plus mal si quelque chose arrivait à ma fille."

"Nous sommes bombardés depuis des années"

Dans tous les esprits : la possible offensive terrestre de l’armée israélienne vers le Liban, qu’ont anticipée des sources américaines. Aliza a un de ses fils mobilisé à la frontière depuis deux jours. En tant que mère, elle redoute une opération de cette ampleur : "Mais pour cette nation, pour être sûr que chacun puisse retourner dans sa maison de nouveau, on doit y aller. Certes ce qui a été fait a été fantastique… Mais sans rentrer de l'autre côté, le problème ne sera pas résolu."

La montée des discours guerriers, les bombardements incessants au Liban... Au centre commercial, Osnat rêve de la fin des conflits mais pour elle, la paix passera par la guerre : "Cela ne va pas trop loin. Nous sommes bombardés depuis des années. Ce n’est pas une revanche. Vous n’avez pas d’autre choix avec ces gens, ils ne comprennent que la force. Rien d’autre."

Au-dessus, des enfants s’entraînent à tirer avec des pistolets à air comprimé. Une sirène peut retentir dans le cas où une roquette tirée du Liban, ou un drone s’approcherait de la ville avant d’être intercepté... La routine à Haïfa depuis l’ouverture de ce front du nord par Israël.

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