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Aide au logement, allocations pour les jeunes... Le gouvernement irakien annonce des mesures sociales pour tenter de calmer la protestation

Depuis six jours, les manifestants réclament le départ du gouvernement, accusé de corruption. Près de 100 personnes sont mortes et 4 000 ont été blessées.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des manifestants à Bagdad (Irak), le 5 octobre 2019. (HADI MIZBAN/AP/SIPA / SIPA)

L'exécutif fait un pas en avant. Le gouvernement irakien a annoncé dimanche 6 octobre une série de mesures sociales en réponse aux demandes des manifestants, afin de tenter de mettre fin à une contestation populaire au cours de laquelle près de 100 personnes ont été tuées en moins d'une semaine.

Samedi, l'ONU a de son côté appelé à la fin des violences, au cinquième jour d'un mouvement spontané qui réclame le départ du gouvernement, accusé de corruption.

>> Que se passe-t-il en Irak où les manifestations, durement réprimées, se succèdent ?

Le chômage des jeunes au cœur de la contestation

Le gouvernement d'Adel Abdel Mahdi a annoncé un décret comprenant 17 mesures sociales, allant de l'aide au logement à l'allocation de pensions aux jeunes sans emploi. Il a également décidé la construction de 100 000 logements. En septembre, les autorités locales de plusieurs régions du pays avaient entamé des destructions de maisons situées dans des quartiers informels, où vivent trois millions d'Irakiens qui ont construit sans autorisation sur des terrains de l'Etat.

Le gouvernement a ordonné l'installation de halles pour les vendeurs ambulants, dans une tentative de créer des emplois, notamment parmi les jeunes dont un sur quatre est au chômage en Irak. Ce chômage des jeunes est le premier moteur de la contestation lancée mardi et une question sensible en Irak, où un jeune s'est immolé en septembre à Kout (sud) après s'être vu confisquer son chariot de vendeur ambulant.

Une liste des "martyrs" pour les manifestants tués

Les autorités, qui accusent des "saboteurs" et des "tireurs non identifiés" infiltrés de cibler manifestants et forces de l'ordre, ont, par ailleurs, annoncé dimanche avoir inscrit les personnes tuées depuis mardi dans les violences sur la liste des "martyrs", ouvrant la voie à des dédommagements pour leurs proches.

Depuis mardi, selon la Commission gouvernementale des droits humains, au moins 99 personnes ont été tuées et quelque 4 000 blessées. La plupart des manifestants tués l'ont été par balles, selon des sources médicales, qui avaient indiqué vendredi que six policiers étaient morts depuis le début des manifestations.

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