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Syrie : un ex-agent du régime de Bachar Al-Assad condamné en Allemagne lors d'un procès historique

Eyad Al-Gharib est accusé de "complicité de crimes contre l'humanité" dans le cadre du premier procès lié aux exactions imputées à Bachar al-Assad.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Eyad Al-Gharib lors de son procès à Coblence, en Allemagne, le 23 avril 2020. (THOMAS LOHNES / AFP)

Une première judiciaire. La justice allemande a condamné, mercredi 24 février, un ancien membre des services de renseignement syrien à 4 ans et demi de prison pour "complicité de crimes contre l'humanité" dans le cadre du premier procès au monde lié aux exactions imputées au régime de Bachar Al-Assad

La Haute Cour régionale de Coblence a reconnu coupable le Syrien Eyad Al-Gharib, 44 ans, d'avoir participé à l'arrestation en septembre ou octobre 2011 d'au moins 30 manifestants à Douma, près de Damas, et à leur transfert vers un centre de détention des services de renseignement. 

Eyad Al-Gharib officia dans les plus bas échelons du renseignement avant de déserter en 2012 puis finalement de fuir la Syrie en février 2013. Arrivé le 25 avril 2018 en Allemagne après une longue odyssée en Turquie puis en Grèce, il n'a jamais dissimulé son passé.

Un ancien colonel sur le banc des accusés

A l'approche du dixième anniversaire du début du soulèvement populaire en Syrie le 15 mars 2011, c'est la première fois dans le monde qu'un tribunal se prononce sur un dossier lié à la répression brutale et sanglante par Damas des manifestations pour la liberté organisées dans le cadre des "Printemps arabes".

Un second accusé, Anwar Raslan, 58 ans, considéré comme bien plus central dans le vaste appareil sécuritaire syrien, est poursuivi pour crimes contre l'humanité pour la mort de 58 personnes et la torture de 4 000 détenus notamment. Le procès de cet ancien colonel devrait durer au moins jusqu'à la fin octobre.

Pour les juger, l'Allemagne applique le principe de la compétence universelle qui permet de poursuivre les auteurs des crimes les plus graves quels que soient leur nationalité et l'endroit où les crimes ont été commis. 

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