Nayef ben Abdel Aziz, 78 ans, a été nommé pour succéder à son frère Sultan, décédé il y a une semaine.
La nomination du nouveau prince héritier d'Arabie saoudite souligne la rigidité du système de succession maintenant des octogénaires à la tête du royaume et suscite des inquiétudes. Le prince Nayef ben Abdel Aziz est connu pour sa fermeté.
Sultan, décédé la semaine dernière des suites d'un cancer, et Nayef sont des demi-frères du roi Abdallah, 87 ans, et sont tous des fils du fondateur du royaume, le roi Abdel Aziz, dont cinq des fils se sont déjà succédé à la tête de cette puissance pétrolière depuis sa mort en 1953.
"Le problème avec ce mode de succession horizontale est que les fils du roi Abdel Aziz -dont 19 sont encore en vie- sont presque tous octogénaires ou septuagénaires", explique Eleanor Gillespie, responsable de Cross-border Information, qui publie la lettre confidentielle Gulf States Newsletter.
Problèmes de santé
La télévision d'Etat a montré cette semaine le roi Abdallah, qui vient de subir une opération du dos, marchant avec difficulté et portant un masque chirurgical, aux obsèques du prince Sultan, alors que le prince Nayef semblait fatigué après avoir porté le cercueil.
"Les gens aimeraient voir un roi ou un prince héritier plus jeune, mais la famille ne peut pas effectuer un saut de génération car les fils restants ont toujours une revendication légitime", souligne Mme Gillespie.
Des experts du royaume affirment que le prince Nayef souffre d'un cancer, et que même son frère le prince Salman, gouverneur de Ryad qui devrait le suivre dans l'ordre de succession, aurait des soucis de santé.
Homme à poigne
Si le choix du prince Nayef n'est pas contesté au sein de la famille royale, il suscite des appréhensions, notamment parmi les libéraux, en raison de sa réputation d'homme à poigne. Ministre de l'Intérieur depuis près de quatre décennies, il a supervisé avec succès la lutte contre Al-Qaïda mais a également sévi contre toute forme de contestation. "Il a une réputation très établie d'ultra-conservateur, proche des milieux religieux les plus réactionnaires. Il est hostile aux chiites, c'est un adepte d'une politique de main de fer contre toute opposition politique, et il a une position très dure à l'égard de l'Iran", résume Olivier Da Lage, spécialiste du Golfe. "Mais il est possible qu'une fois au pouvoir, il manifeste plus d'ouverture", reconnaît l'analyste.
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