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Nigeria : de quoi Boko Haram est-il le nom ?

EXPLIQUEZ-MOI | La dernière opération de Boko Haram au Nigeria a ému toute la communauté internationale : l'enlèvement de plus de 200 lycéennes et l'annonce de leur vente comme esclaves. Lundi, la secte a diffusé une nouvelle vidéo où l'on voit 130 filles qui lisent le Coran. Et les premières revendications de son leader. Mais qui est vraiment ce groupe terroriste ?
Article rédigé par Yves Izard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  ("Ramenez-nous nos filles" : le mot d'ordre s'étend à travers le monde © Reuters - Phil McCarten)

 Un de plus. Après Ansar Dine, Ansaru, Aqmi, voilà Boko Haram. A l'origine le mouvement a été fondé en 2002 par Mohamed Youssuf avec un but : faire appliquer la charia, la loi islamique, dans  tout le pays, un peu comme les taliban en Afghanistan. Mais même dans le nord, cela a été un échec, avec une répression aveugle. En 2009 Youssuf est tué, c'est son lieutenant Abubakar Chekaou qui lui succède, celui que l'on voit sur les vidéos diffusées ces derniers jours. Avec au début un désir de vengeance et une multitude d'attentats commis contre les symboles de l'Etat, les églises et aujourd'hui les écoles. Car Boko Haram signifie littéralement, en langue haoussa, "l'éducation occidentale est un péché".

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Pas grand-chose ne distingue Boko Haram des autres mouvements comme Al-Qaïda, sauf ses cibles. C'est ce qu'explique Mathieu Guidère, spécialiste d'Al-Qaïda et des mouvements terroristes, et professeur à Sciences-Po.

Pour Boko Haram, on parle de secte parce que, plus que d'autres, Chekaou cultive son image à travers ses vidéos, avec un humour goguenard, tout en soignant son apparence, et surtout en pratiquant une méthode de recrutement très particulière. Soit comme une secte, selon Vincent Hugeux, journaliste à L'Express  et spécialiste de l'Afrique. 

 

Mais depuis peu, attaquer les représentations de l'Etat ou des forces de sécurité est devenu trop difficile. Boko Haram mène desormais des actions contre des cibles moins difficiles. Et les populations civiles sont les plus exposées. Une radicalisation que le spécialiste Marc-Antoine Pérouse de Montclos explique comme la conséquence de la politique de l'Etat nigérian, qui a enclenché une spirale de la violence.

 

Une fenêtre de négociation a peut-être été relancée par Boko Haram lundi, puisque son chef Chekaou, qui affirme détenir les lycéennes enlevées en avril, explique qu'il ne les libèrera qu'après la libération des membres de Boko Haram emprisonnés par les autorités nigérianes

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