Norvège : ce que l'on sait de l'attaque à l'arc et aux flèches qui a fait cinq morts à Kongsberg
L'unique suspect, un trentenaire danois converti à l'islam, a été arrêté après cette attaque, mercredi soir, à Kongsberg, dans le sud-est de la Norvège. Cet acte "a les apparences d'un acte terroriste", selon les services de sécurité norvégiens.
C'est une attaque inhabituelle, dans un pays réputé paisible. Un homme a attaqué à l'arc plusieurs habitants de Kongsberg, en Norvège, dans la soirée du mercredi 13 octobre. Cinq personnes sont mortes et deux ont été blessées. L'unique suspect, un Danois de 37 ans, converti à l'islam et connu de la police, a été interpellé. Cet événement "a les apparences d'un acte terroriste à ce stade", selon les services de sécurité norvégiens, "mais l'enquête tirera davantage au clair ce qui l'a motivé". Voici ce que l'on sait de cette attaque.
L'attaque a eu lieu en début de soirée
Il était tout juste 18 heures quand un homme, armé d'un arc et de flèches, a tiré dans les rues de Kongsberg, une ville de près de 25 000 habitants à environ 80 kilomètres d'Oslo, dans le sud-est de la Norvège.
Interrogée par la chaîne de télévision TV2, Hansine, une femme qui a en partie assisté à l'attaque, a déclaré avoir entendu du bruit et vu une femme se mettre à l'abri. Elle a également vu "un homme au coin de la rue avec des flèches dans un carquois sur l'épaule et un arc dans la main". "Après, j'ai vu des gens courir pour leur vie. L'un d'eux était une femme qui tenait un enfant par la main", a-t-elle témoigné. La presse a publié des photos de flèches noires, visiblement de compétition, gisant au sol ou, pour l'une d'entre elles, solidement fichée dans un mur.
Les habitants ont été appelés à rester chez eux. Plusieurs quartiers ont été bouclés, les images de télévision montrant un important déploiement de forces de police en armes et d'ambulances. Un hélicoptère et une équipe de démineurs ont aussi été envoyés sur place. La direction de la police a décidé que les agents, qui ne sont généralement pas armés, porteraient des armes à titre temporaire dans tout le pays.
"Vu le déroulement des faits, il est naturel d'évaluer s'il s'agit d'une attaque terroriste", a ajouté le responsable de la police locale, mercredi soir. "Il est trop tôt pour se prononcer sur ses mobiles", a-t-il ajouté, alors que le suspect n'avait pas encore été entendu.
Cinq personnes sont mortes et deux blessées
L'attaque s'est produite en plusieurs endroits, dans une zone étendue de Kongsberg, et notamment dans un supermarché. Au total, cinq personnes ont été tuées, selon le responsable de la police locale, Øyvind Aas, qui a aussi fait état de deux blessés, dont un policier hors service qui se trouvait dans le supermarché.
Les deux blessés ont été hospitalisés dans des unités de soins critiques mais, selon Øyvind Aas, rien n'indique que leur vie est en danger. Le responsable de la police locale n'a pas donné de précision sur le profil des cinq victimes.
Le suspect est un Danois converti à l'islam et connu de la police norvégienne
Prévenue dès 18h13, la police a fini par interpeller un homme à 18h47. Il s'agit d'un citoyen danois de 37 ans résidant à Kongsberg. "Nous avons décidé de confirmer cette information car beaucoup de rumeurs circulent sur les réseaux sociaux autour de l'auteur de l'attaque, certaines [mettant en cause] des personnes n'ayant aucun lien avec les actes graves commis", a précisé la police locale. Aucun autre suspect n'est activement recherché.
Entendu par les enquêteurs dans la nuit, l'homme doit être présenté devant un juge dans la journée en vue de son placement en détention provisoire. Selon son avocat, Fredrik Neumann, il se montre coopératif. "Il s'explique en détails et il parle et coopère bien avec la police", a-t-il déclaré à la presse. Selon la chaîne TV2, le suspect a reconnu les faits.
La police norvégienne estime désormais que l'attaque a "les apparences d'un acte terroriste". Elle a confirmé jeudi matin une information donnée par la chaîne de télévision : le suspect est converti à l'islam. La police ajoute avoir été en contact avec cet homme pour des "craintes de radicalisation". Ces craintes, qui ont donné lieu à un suivi, remontent à 2020 et auparavant, a précisé un responsable de la police norvégienne, Ole Bredrup Saeverud, lors d'un point de presse.
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