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Norvège : la pêche de la baleine en hausse

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Article rédigé par franceinfo, Brut.
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L’eurodéputé britannique Keith Taylor a déploré la chasse à la baleine pratiquée par la Norvège. Il a aussi dénoncé la "complicité" de l’Union européenne.

"Ces dernières années, les pêcheurs de baleines norvégiens ont chassé plus de baleines que l’Islande et le Japon réunis", a signalé Keith Taylor, un eurodéputé britannique, au micro du Parlement européen le 6 juin.

Dans les questions parlementaires prévues pour cette session, plusieurs députés ont noté que pour la saison 2017, la Norvège a relevé son quota de capture de baleines de Minke dans l'Atlantique Nord, passant ainsi de 880 à 999.

Pourtant, depuis 1946 existe la Convention baleinière internationale qui a mis en place une commission baleinière internationale (CBI) pour assurer la conservation des espèces. Plus tard en 1986, un moratoire sur la chasse à la baleine a été adopté par de nombreux pays exceptés le Japon, la Norvège et l’URSS de l’époque. Ce moratoire interdit la chasse à la baleine commerciale mais garde une exception concernant la pêche pour la recherche scientifique.

Malgré ces protections : "en 2016, 591 baleines de Minke ont été tuées et en 2017 le quota a été fixé à 990", souligne Keith Taylor.

De la viande de baleine dans les ports européens

Il y a plusieurs raisons qui peuvent expliquer cette pratique de la chasse par la Norvège. Outre les traditions locales, la raison principale est le commerce. En Norvège, la consommation intérieure de cette viande a radicalement baissé. Comme l’indique Keith Taylor, à cause de la pollution notamment, la viande de baleine est parfois impropre à la consommation humaine et finit dans des fermes à fourrure en Norvège pour nourrir les animaux.

Néanmoins : "la Norvège a vivement augmenté ses exportations au Japon. Mais comme il n’y a pas de route maritime directe pour l’Asie, les ports européens sont des points d’escales pratiques pour les bateaux", avance l’eurodéputé écologiste.

Comme l’indique l’Institut du bien-être animal, rien que pour le mois d’octobre 2016, 2 948 kg de produits dérivés de la baleine ont été exportés à destination du Japon, après avoir transité par au moins trois ports de l’Union européenne.  

La législation européenne protège pourtant toutes les espèces de cétacés et toute capture accidentelle, abattage ou vente est interdit.

"Cela défie la raison que l’Union européenne aide un pays qui a une vision et des valeurs diamétralement opposées sur cette question", ajoute Keith Taylor.

"Je voudrais que la Commission [...] utilise son influence sur la CITES (Convention sur le commerce international d’espèces menacées d’extinction) et dans la Commission baleinière internationale pour encourager la Norvège à arrêter ces pratiques cruelles et inutiles", poursuit-il.



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