Papouasie-Nouvelle-Guinée : au moins 15 morts après une nuit de violentes émeutes, la capitale en état d'urgence
Au moins 15 personnes sont mortes dans des violentes émeutes qui ont éclaté dans les deux principales villes de Papouasie-Nouvelle-Guinée, a annoncé jeudi 11 janvier la police du pays. Huit personnes sont décédées à Port Moresby, la capitale, et sept autres à Lae, la plus grande ville du pays situé à environ 200 kilomètres au nord de l'Australie.
Des violences ont éclaté à Port Moresby mercredi soir, après des manifestations contre le gouvernement menées par des soldats, policiers et gardiens de prison pour protester contre des baisses inexpliquées de leurs salaires. Des foules en colère ont incendié des bâtiments et saccagé des magasins au cours d'une nuit de chaos. Les violences ont ensuite gagné la ville de Lae, à quelque 300 kilomètres au nord.
Le Premier ministre condamne l'"anarchie"
James Marape, Premier ministre de ce pays qui compte quelque 12 millions d'habitants, a déclaré l'état d'urgence pour deux semaines dans la capitale. Plus de 1 000 soldats sont prêts à intervenir "là où cela serait nécessaire" en vertu du décret d'état urgence, a-t-il précisé. Il a présenté ses excuses au pays, déclarant que les explosions d'"anarchie" ne seraient "pas tolérées".
La Chine a déposé une plainte auprès du gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée, à la suite d'informations selon lesquelles les émeutiers auraient pris pour cible des commerces appartenant à des Chinois. Pékin a expliqué que deux ressortissants chinois avaient été "légèrement blessés" lors des violences, alors que la présence chinoise dans ce pays est source de tensions.
Cette explosion de violence met en lumière les difficultés en Papouasie-Nouvelle-Guinée, pays en proie à la pauvreté et à un taux de criminalité élevé. La Papouasie-Nouvelle-Guinée, doté de vastes gisements de gaz, d'or et de minerais, compte environ 40% de ses habitants sous le seuil de pauvreté, selon les groupes de défense des droits humains.
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