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A Gaza, les «colonies de vacances» paramilitaires du Hamas

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Les écoles de la bande de Gaza offrent pendant l’année des formations militaires pour donner aux élèves cette culture. Quand arrive l’été, ces cours sont complétés dans des camps spécialisés, mis en place par le Hamas. Des milliers d’élèves de 8 à 21 ans y participent.

Les premiers camps ont ouvert en 2001, lors de la seconde Intifada. Jeux et sport, mais aussi étude du coran, de la politique, et exercices paramilitaires y sont proposés.

En 2007, l'UNRWA (agence des Nations-Unies pour les réfugiés palestiniens) ouvrait aussi ses propres camps, entrant directement en compétition avec ceux du Hamas. Seuls le sport et les activités artistiques y sont pratiqués. 

13 photos de Mohammed Abed et Mohammed Salem illustrent ce propos.

Beaucoup  de jeunes Gazaouis passent une partie de leurs vacances dans les camps du Hamas, où l’amusement et les jeux ne sont pas oubliés,
 
Cependant, selon le ministère de l’Education de Gaza, les Brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche armée du Hamas, formeraient également les garçons au combat. (REUTERS/Mohammed Salem)
La prière n’est pas oubliée lors des exercices militaires.
 
Les valeurs religieuses et la sensibilisation du conflit avec Israël tiennent une grande part dans le programme enseigné dans ces camps. (REUTERS / Mohammed Salem)
Les valeurs de résistance face à «l’occupant juif» leurs sont inculquées. (REUTERS/Mohammed Salem)
Avancer à l’intérieur de bidons apprend aux jeunes Palestiniens à progresser dans les tunnels. (AFP PHOTO/MOHAMMED ABED)
Sauter des obstacles et passer à travers des pneus enflammés sont aussi de la partie… (AFP PHOTO / MOHAMMED ABED)
…Sans oublier de ramper sous des barbelés dans le sable brûlant. (REUTERS/Mohammed Salem)
«Nous apprenons à nous battre pour être prêts le jour où nous résisterons à l'ennemi sioniste qui occupe notre terre et nous tue», explique un gamin à Adel Zaanoun de l’AFP.
 
Si le ministère de l'Intérieur assure qu’aucune arme réelle n’est utilisée lors des exercices, des vidéos et des témoignages d’élèves prouvent le contraire. (AFP PHOTO / MOHAMMED ABED)
Recueillies par Harriet Sherwood du Gardian, les propos de Mohammed Syam, directeur général des activités éducatives au ministère, se contredisent.
 
Alors qu’il explique que  l'apprentissage des armes ne représenterait que 1% du programme, il affirme dans le même temps que le programme se concentre sur «les exercices militaires et en particulier sur le maniement des armes et la formation des compétences dans le domaine de la confrontation militaire». (REUTERS/Mohammed Salem)
Un responsable de la formation militaire et instructeur dans les Brigades al-Qods, aile armée du Djihad islamique palestinien, explique à l’AFP que ces enfants sont «les soldats de l'avenir».

«Nous voulons créer chez eux une culture de l'enlèvement des soldats afin de ne jamais oublier nos prisonniers», indique-t-il en référence à la capture de militaires israéliens afin de les échanger contre des détenus palestiniens.
 (REUTERS/Mohammed Salem)
Un autre instructeur, Abou Mohammad, souligne qu'il n'y a «pas besoin d'enfants pour affronter l'ennemi. Mais nous les entraînons à se battre, à faire face au danger et à la peur des bombardements et des explosions». (AFP PHOTO / MOHAMMED ABED)
Selon Mohammad al-Chawa, moniteur dans un camp, l'objectif est «le divertissement, l'éducation et l'apprentissage des arts martiaux rudimentaires». (AFP PHOTO / MOHAMMED ABED)
Sous couvert de l'anonymat, un psychologue de Gaza déplore la participation d'enfants à des exercices militaires qui «présentent un danger pour leur vie et contreviennent aux réglementations internationales protégeant l'enfance».
 
 (AFP PHOTO / MOHAMMED ABED)
En 2012, les camps des Nations-Unies où 250.000 jeunes se côtoyaient ont dû fermer par manque de fonds, mais aussi suite à une campagne orchestrée par le Hamas.

Le mouvement les accusait de ne pas respecter les valeurs de l’Islam. Mixtes, ils proposaient les mêmes activités aux filles et aux garçons.

Le 15 juin 2013, ces camps ont été rouverts.
 (REUTERS/Mohammed Salem)

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