"C'est une société entière qui est désormais au cimetière" : à Gaza, la colère et l'indignation d'une responsable de l'UNRWA
Ils avaient donné 30 jours à Israël pour améliorer la situation humanitaire à Gaza, sous peine de couper une partie des livraisons d’armes. Alors que la guerre entre Israël et le Hamas, qui dure depuis plus d'un an, a plongé Gaza dans une grave crise humanitaire, Israël a annoncé l'ouverture mardi 12 novembre d'un nouveau point de passage pour l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, juste avant une date butoir fixée par Washington pour l'augmentation de cette aide, que des ONG jugent toujours insuffisante.
"C'est une société entière qui est désormais au cimetière", dénonce ainsi Louise Wateridge, de l’Agence des Nations-Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), dans une vidéeo postée sur le réseau X, pour décrire une vidéo du Nord de la ville de Gaza, filmé début novembre.
"Oui c’est un cimetière. Il n’y a plus rien. Les immeubles sont complétement détruits. C’est l’apocalypse", décrit-elle par téléphone à franceinfo. Sa mission, qu'Israël a décidé d'interdire, consistait à distribuer des pastilles de chlore, aux déplacés des zones assiégés pour assainir l’eau. Selon les Nations Unies, ils sont 100 000 à avoir fui les villes de Jabalia, de Beit Hanoun et de Beit Lahiya pour se réfugier, un peu plus au sud,dans la ville de Gaza.
"Ils sont désespérés, ils ne comprennent pas et se demandent pourquoi le monde regarde sans rien faire, pourquoi il n’y a pas de nourriture."
Louise Wateridgeà franceinfo
"Ils se sont échappés de la zone assiégée au Nord. Ca fait un mois qu’il n’y a plus d’aide humanitaire dans cette zone. Ils peuvent mourir suite à des bombardements ou mourir de faim, de maladie… Ils y a beaucoup de façons d’être tués en ce moment pour les habitants de la bande de Gaza", détaille Louise Wateridge.
"Après 13 mois de guerre et de malnutrition, les gens ont besoin de tout"
Mardi 12 novembre, les autorités israéliennes ont ouvert un nouveau point de passage à Gaza. C’était évidemment un message adressé aux Américains. Les camions d’aide humanitaire entrent donc désormais dans l’enclave par Kerem Shalom au sud, Kissoufim au centre et Zikim au Nord.
Mais pour Louise Wateridge,c’est toujours insuffisant par rapport aux besoins. "Au mois d’octobre, 37 camions sont en moyenne, entré dans la bande de Gaza pour 2,2 millions de personnes. C’est pour la nourriture, les abris, tout ce dont les gens ont besoin. Après 13 mois de guerre et de malnutrition, les gens ont besoin de tout. 37 camions par jours, non, ce n’est pas assez. C’est sans espoir."
Et pour Louise Wateridge, peu importe la faiblesse des pressions américaines sur Israël. La seule solution, pour sauver des vies, "C’est un cessez-le-feu immédiat", plaide-t-elle.
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