Gaza : Emmanuel Macron condamne "les violences des forces armées israéliennes contre les manifestants"
L'armée israélienne a tué des dizaines de Palestiniens lors de manifestations et de heurts contre le transfert à Jérusalem de l'ambassade des Etats-Unis en Israël.
Ce qu'il faut savoir
La journée du lundi 14 mai est symbolique à plus d'un titre au Proche-Orient. L'Etat hébreu célèbre son 70e anniversaire et l'administration Trump inaugure la nouvelle ambassade américaine, transférée de Tel-Aviv à Jérusalem. En retour, des milliers de Palestiniens ont manifesté dans la bande de Gaza. Des heurts ont éclaté dès le matin, et des dizaines de personnes ont été tuées par les soldats israéliens à la frontière.
Lors d'un entretien avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le président de la République, Emmanuel Macron, a fait part de la vive préoccupation de la France sur la situation à Gaza, à Jérusalem et dans les villes palestiniennes. Il a condamné "les violences des forces armées israéliennes contre les manifestants".
Cinquante-deux morts dans la bande de Gaza : c'est le dernier bilan du ministère de la Santé local, établi à 18 heures. Parmi les Palestiniens tués, huit enfants de moins de 16 ans ont été recensés, selon l'ambassadeur palestinien à l'ONU. C'est la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014 dans l'enclave sous blocus.
La nouvelle ambassade américaine à Jérusalem a ouvert lundi ses portes dans les murs du consulat américain. Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a réaffirmé à cette occasion l'engagement des Etats-Unis pour une "paix globale et durable entre Israël et les Palestiniens", sans évoquer les événements sanglants de la journée. Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu a lui remercié Donald Trump, qui a "écrit l'Histoire".
Le président de l'Autorité palestinienne dénonce un "massacre". "Les Etats-Unis ne sont plus un médiateur au Moyen-Orient", a aussi déclaré Mahmoud Abbas. Il a annoncé trois jours de deuil dans les Territoires palestiniens et une grève générale mardi. Peu après, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a défendu l'usage de la force par le droit de son pays à protéger ses frontières contre l'organisation "terroriste" Hamas.
De nombreuses réactions dans le monde. La Turquie a estimé que les Etats-Unis partageaient la responsabilité du "massacre". Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "particulièrement inquiet". L'Afrique du Sud a rappelé son ambassadeur en Israël. Tandis que le Koweït a demandé la tenue mardi d'une réunion publique du Conseil de sécurité sur la situation au Proche-Orient.