: Reportage Pour les Palestiniens, 75 ans après la Nakba, "la dépossession ne s'est pas arrêtée, les déplacements continuent"
C'est un endroit stratégique, au nord de Jérusalem (Israël), des collines remplies d'olivier ou d'arbres fruitiers. Ici, à Beit Iksa, les habitants ont été déplacés en 1948, puis une seconde fois, en 1967. C'est ce que les Palestiniens appellent la Nakba, "la catastrophe" en arabe. Des 35 000 habitants, il n'y a plus de 2 000 personnes dans le village. Des hommes, des femmes et des enfants revenus y vivre malgré les colonies.
Derrière un checkpoint, ils sont confinés entre des autoroutes israéliennes, explique le maire Murad Kiswani : "Même les rails du train que vous voyez en contrebas sont construits sur les terres de notre village. C'étaient nos terres agricoles. Certains agriculteurs essaient d'y aller à pied, mais ils se font arrêter par les autorités israéliennes qui leur demande les titres de propriété et refusent systématiquement l'accès".
La Nakba, "un problème constant"
En face, il y a Lifta, un village de Jérusalem nettoyé ethniquement, mais où les maisons sont restés. Il y a aussi Deir Yassin, l'un des massacres les plus tristement célèbre. Autant de rappels quotidiens de la Nakba en 1948 qui, estime Jalal Abu Khater, ne s'est jamais terminée : "Ça ne s'est pas fini avec la création de l'Etat d'Israël. La Nakba est devenue un problème constant. La dépossession ne s'est pas arrêtée, le déplacement des Palestiniens continue. Regardez les maisons derrière, ce sont celles qui restent du village de Beit Iksa."
"Jusqu'à aujourd'hui, construire ou obtenir un permis de construire dans ce village, c'est extrêmement compliqué. Et les gens ne peuvent même plus trouver de logement pour rester à cet endroit".
Jalal AbuKhater, habitant de Liftaà franceinfo
Tous en appellent à la communauté internationale, souhaitant qu'Israël soit tenu responsable de ces actes. Depuis 1948 et jusqu'à aujourd'hui, disent-ils.
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