Yaïr Lapid, la nouvelle vedette de la politique israélienne
Chef de file de Yesh Atid («Un avenir existe») qu’il a créé en avril 2012, Yaïr Lapid, un physique de beau gosse, est loin d’être un inconnu en Israël. Célèbre grâce à sa carrière à la télé, il est aussi connu pour être le fils de son père, un homme qui a compté dans la politique israélienne.
Son succès électoral est incontestable, mais ce n’est pas la première fois qu’un parti naissant s’invite dans vie politique israélienne, dont le système électoral – proportionnelle intégrale – favorise l’émergence d’une personnalité forte. Ainsi, Yosef «Tommy» Lapid, son père, mort en 2006, journaliste lui aussi, avait ainsi créé un parti anti-religieux, le Shinoui (qui avait obtenu 15 sièges en 2003…), et était devenu ministre. Aujourd'hui le Shinoui n'a plus d'élus.
Yaïr Lapid est né en 1963 à Tel-Aviv. Il est également le fils de la dramaturge Shulamit Lapid. Une enfance de jeune «prince», comme dit le quotidien israélien Haaretz qui rappelle son enfance facile.
Il a fait son service militaire comme correspondant du journal de l’armée, puis il a commencé à travailler dans le journal de son père.
«Qu’est-ce qu’un Israélien pour vous?»
Après avoir écrit dans plusieurs journaux, il se lance dans l'animation de talk show et obtient en 2000 une émission qui porte son nom, Yair Lapid. Dans cette émission, rapporte Haaretz, il pose souvent la question: «Qu’est ce qu’un Israélien pour vous ?» Cette émission à succès en fait l'icône d’une certaine réussite israélienne.
Tout ce à quoi il touche semble en effet se transformer en réussite. Ainsi, en l'honneur de sa nouvelle femme, il écrit une chanson qui devient, à la fin des années 80, un tube dans le pays. Il a aussi été un acteur dans des comédies qui ont bien fonctionné.
Outre le journalisme et la télévision, le jeune Lapid a aussi écrit des livres, des polars.
Il se lance dans la politique en 2012
Fort de cette célébrité, Yaïr Lapid décide en 2012 de se lancer en politique. Il fonde son parti, Yesh Atid, en parlant régulièrement de «changement».
Dans son programme, il fait quelques propositions (logement, coût de la vie) en réponse au malaise social qui a secoué la rue israélienne en 2011. «Nous sommes le parti de la classe moyenne israélienne», expliquait-il début janvier au quotidien Jerusalem Post. Point mis en avant dans son programme : il insiste sur la nécessité de mettre fin à la dispense de service militaire accordée à certains juifs orthodoxes… mais prend quand même un rabbin sur sa liste.
«Lapid n’a pas construit de soucca (cabane, symbole de la fête religieuse de soukkot, NDLR) pour les fêtes, mais a bâti de solides amitiés avec des rabbins orthodoxes modernes tels que Shaï Piron d’Oranit, Benny Lau de Jérusalem et Dov Lipman de Beit Shemesh. Il n’a pas non plus le même style brut de décoffrage que son père», note le Jérusalem Post.
A propos de la question palestinienne, il juge irresponsable d’avoir gelé les négociations. «Ce que nous sommes en train de faire, c'est de transmettre le conflit le plus explosif de nos vies à la prochaine génération», déplore ce partisan d'une solution à deux Etats cohabitant côte à côte.
Reste à savoir comment cette position pourra se marier avec celles de Netayahu et de ses alliés plus à droite comme Avigdor Lieberman et Naftali Bennet. Mais sa passion pour la boxe devrait lui permettre d'éviter les mauvais coups.
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