"Paradise Papers" : nouvelles révélations sur l'argent caché des paradis fiscaux
Dix-huit mois après le scandale des "Panama Papers", nouvelles révélations sur l'argent caché dans les paradis fiscaux.
Ce qu'il faut savoir
C'est le fruit d'un travail de plusieurs mois, mené par près de 400 journalistes du monde entier. Dix-huit mois après le scandale des "Panama Papers", place aux "Paradise Papers". En partenariat avec le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), et à l'initiative du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, la cellule investigation de Radio France et l'émission "Cash investigation" de France 2 ont eu accès à quelque treize millions de fichiers, pour moitié issus du cabinet-conseil britannique Appleby installé aux Bermudes et dans dix autres paradis fiscaux. Il en ressort que le placement d'argent dans les places offshores est une pratique courante des entreprises multinationales, ainsi que de centaines de VIP, qui soustraient ainsi au fisc des montants astronomiques.
Un proche de Trump éclaboussé. Parmi les révélations des "Paradise Papers" : les liens d'affaires entretenus par l’actuel secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, avec l’entourage du président russe, Vladimir Poutine. Malgré les sanctions contre la Russie, Wilbur Ross possède en effet toujours des intérêts dans la compagnie de transport maritime de gaz liquéfié Navigator Holdings qui fait des affaires avec un géant du gaz et du pétrole, Sibur, contrôlé par des proches du président russe, Vladimir Poutine.
Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, également cité. L'exploitation des données révèle également la soustraction au fisc de plusieurs millions d’euros par des proches du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, pourtant champion de l’égalitarisme fiscal. Des acteurs clefs du Parti libéral canadien sont en effet impliqués dans des montages offshores très opaques, notamment le milliardaire et ami d’enfance du Premier Ministre, Stephen Bronfman.
La reine Elisabeth II concernée. Enfin, les premières révélations de cette enquête montrent que la reine d'Angleterre a, elle aussi, recours à des paradis fiscaux pour placer ses fonds et qu'ils contribuent en bout de chaîne à appauvrir les Britanniques les moins favorisés. Elisabeth II possède une société qui gère ses biens, intitulée "Duché de Lancaster". En 2005, cette société a investi 7,5 millions de dollars dans un fond situé aux îles Caïmans. Ce fond aux Caïmans a lui-même investi dans un fonds qui contrôle une société baptisée "Brighthouse". Or celle-ci est dans le collimateur de plusieurs députés et associations de consommateurs britanniques, parce qu’il vend de l’électroménager des appareils électroniques et de l’ameublement, en proposant à ses clients des crédits avec des taux d’intérêt de 99,9 %.