"On a besoin de talents et d'argent" : les technologies quantiques au cœur du "pacte pour l'innovation" souhaité par la France et les Pays-Bas
Le bruit derrière nous c’est la pompe à hélium précise Amber Van Hauwermeiren, jeune entrepreneur, en ouvrant la porte de son mini laboratoire situé dans le centre de recherche de l'université de Delft, tout près de La Haye, aux Pays-Bas. Ce startuper a mis au point une machine pour tester la fiabilité des futures puces quantiques. Des composants qui vont considérablement accélérer la vitesse de calcul de nos ordinateurs. Son rêve : développer à grande échelle son prototype. "On a besoin de talents et d'argent. L'essentiel en matière d'inventions et de recherche a été bien mené par des entreprises françaises, néerlandaises et européennes", souligne Amber Van Hauwermeiren.
"Il y a plein de projets. Maintenant il faut changer d'échelle et pour cela, on a besoin d'investissements."
Amber Van Hauwermeiren, jeune entrepreneurà franceinfo
À ses côtés, Ulrich Mans, en charge du développement international de ce centre de recherche, acquiesce : "Cette technologie est révolutionnaire on n’a pas encore trouvé la façon de la faire marcher pour une application concrète mais c’est super important de pousser tous les entrepreneurs, de les aider à grandir. C'est ça la clé."
Les États-Unis, un redoutable concurrent
Emmanuel Macron entame mardi 11 avril une visite d'État de deux jours aux Pays-Bas, accompagné de sept ministres. Le chef de l'État prononcera un discours sur la "souveraineté européenne" et doit acter la naissance d'un "pacte pour l'innovation et la croissance durable" avec les Néerlandais. Un programme de recherche commun devrait être signé dans le domaine de la physique quantique, dans lequel une course mondiale est en cours.
Le principal enjeu pour le continent européen est de ne pas laisser filer aux États-Unis les jeunes inventeurs du monde de demain, tous trentenaires. Surtout qu'Outre-Atlantique, ils ont plus de facilité à trouver des financements. "En recherche et développement, les États-Unis investissent 40% de plus qu'on ne le fait en Europe, reconnait Micky Adriaanssens, ministre néerlandaise de l’Économie. En plus, ils ciblent fortement les nouvelles technologies clés. Dans le domaine de l'intelligence artificielle, ils investissent six fois plus que les Européens."
Pour lutter à armes égales, le président de la République plaide depuis des mois auprès de ses partenaires européens en faveur d'un grand plan d’investissement dans l’industrie du futur, avec un nouvel endettement à 27. Les Pays-Bas, de leur côté, préfèrent commencer par puiser dans les fonds non utilisés du plan post-Covid, cet état reste allergique aux dépenses communes même si les positions de La Haye sur la souveraineté industrielle européenne sont en train de se rapprocher de celles de la France.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.