: Reportage "J'ai peur pour les libertés" : aux Pays-Bas la victoire de l'extrême droite aux législatives ne laisse pas indifférent
Aux Pays-Bas, le Parti de la liberté de Geert Wilders, leader d'extrême droite, anti-européen et anti-islam, a remporté les élections législatives mercredi 22 novembre avec 37 sièges sur 150. Des résultats qui ne laissent pas indifférents dans les rues d'Amsterdam.
Ellsine est ravie du bon score de Reert Wilders, l’élégante femme de soixante ans, estime qu’il y a trop d’immigrés dans son pays. Mais ce ne sont pas les diatribes anti-islam du candidat qui l’ont séduite. Elle est même soulagée qu’il ait quelque peu tempéré son discours au profit de son programme social : "Oui j’ai voté pour lui ! C’est bien ce qu’il veut faire pour les gens, pour les vieux, les jeunes, pour le pouvoir d’achat, le logement et la santé… Et qu’il ne soit pas resté trop radical !" Mégan a 20 ans, le sourire scotché aux lèvres malgré son inquiétude. Elle a voté à gauche et dit encore espérer un retournement de situation si Wilders n’arrivait pas à former de coalition : "Maintenant, on va attendre de voir comment ça tourne avec les autres partis parce qu'un des partis de gauche a quand même bien progressé aussi. Alors je garde un espoir !"
Le vote extrême exacerbé par l'actualité
Oassime lui est syrien, réfugié aux Pays-Bas depuis huit ans. Il a étudié, il travaille, il a la nationalité néerlandaise et pour lui, ce vote sonne comme une claque : "Je suis musulman et donc je me sens un peu publiquement discriminé. Je suis un citoyen de ce pays et j’ai peur pour les libertés. Ça commence avec l’islam et puis peut-être qu’après ça touchera une autre religion. Voilà ce que j’en pense…"
Charlène est une Française, installée aux Pays-Bas depuis une dizaine d’années. Pour elle, le sujet migratoire est une préoccupation qui n'est pas nouvelle dans la société néerlandaise, mais l’actualité a exacerbé le vote extrême. Son mari Romain, lui, se montre perplexe quant à la place que pourraient occuper les Pays-Bas en Europe. "Ce matin, dit-il, on s’est interrogé sur le sérieux d’un éventuel référendum sur la sortie du pays de l’Union Européenne."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.