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Platini/Blatter : match à distance dans la presse

L’un est en piste pour la présidence du football mondial, l’autre a quitté son fauteuil. Les deux, empêtrés dans des affaires financières, se livrent à des confidences, pour redorer leurs blasons.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Sepp Blatter et Michel Platini, ici en juillet 2015 © MaxPPP)

Sepp Blatter sort du silence et règle ses comptes. Le président démissionnaire de la Fédération internationale de football (FIFA) s'est lâché mercredi dans un entretien accordé à l'agence de presse russe Tass. De son côté, et bien plus prudent puisqu'il est candidat à la tête de la Fifa, Michel Platini mène campagne malgré sa suspension et s'exprime jeudi dans le quotidien suisse Le Matin .

Platini, Sarkozy et les anglais, cibles de Blatter

Sans surprise, les premières amabilités de Sepp Blatter vont à Michel Platini. "Une affaire personnelle ", dit-il, "devenue politique". "Platini voulait être président de la FIFA et il n'a pas eu le courage de se présenter ", poursuit le président démissionnaire de la FIFA. Maintenant "nous en sommes là, et la victime de tout ça finalement c'est Platini ", ironise l'ancien patron du football mondial. Sa deuxième cible est plus étonnante puisqu'il s'agit de Nicolas Sarkozy alors président de la République. "La Coupe du Monde 2022 devait revenir aux Etats-Unis, mais la réunion entre Sarkozy et le prince du Qatar a tout changé " selon le Suisse qui explique à l'agence russe Tass qu'après cette rencontre, le scrutin a basculé. En résumé, pour Sepp Blatter, si les Etats-Unis avaient reçu le Mondial, on ne parlerait d'aucun problème à la FIFA.

Et il pointe aussi du doigt les Anglais, des "mauvais perdants" . "Nous nous étions mis d'accord pour aller en Russie",  explique Blatter qui ajoute que "personne ne voulait de l'Angleterre" . Un "accord" qui a tout de suite fait réagir la Fédération anglaise de football. Elle a déclaré mercredi soir vouloir enquêter après ces nouvelles déclarations.

La grande prudence du candidat Platini

De son côté, Michel Platini, s'épanche jeudi dans le quotidien suisse Le Matin . Le président de l'UEFA, malgré sa suspension de 90 jours pour un versement suspect, veut exister puisqu'il maintient sa candidature. Et du coup, il est moins libre de ses propos que l'ancien président de la FIFA. Comme il l'a fait précédemment dans le journal Le Monde , Platini veut justifier ses ambitions. "On veut m'empêcher de me présenter car on sait que j'ai toutes les chances de gagner" dit-il. Et il estime être "le seul à avoir une vision transversale du football" .

Comment voit-il et vit-il la candidature surprise à la présidence de la FIFA de son bras droit à l'UEFA, Gianni Infantino ? Platini présente son secrétaire italo-suisse comme "un plan B" de l'UEFA, ajoutant "le jour où je serai blanchi, tout rentrera dans l'ordre". On notera la grande prudence de Platini vis-à-vis de Blatter. Le versement décalé de neuf ans qui lui vaut la suspension était-il un piège tendu par le président démissionnaire ? Platini botte en touche, "je ne veux pas croire en une théorie du complot"

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